lundi 16 juillet 2012

Les Arvernes

Les Enfants de France se réveillent et vont bousculer la bien-pensance médiatique qui nous parasite l'esprit...
A lire et à suivre !

Les Arvernes, un groupe de "hauts fonctionnaires, professeurs, essayistes et entrepreneurs" qui entendent être à la droite ce que les Gracques veulent être à la gauche, publient leur profession de foi sur Atlantico.


Nous accusons le gouvernement français de feindre de ne pas comprendre que le rejet exprimé par Angela Merkel de la « médiocrité » est plus qu’une insulte à notre pays. Il est le constat de la situation dans laquelle la France se trouve. Il est une manifestation de la destruction progressive de la construction européenne, que la France a su impulser. Il est, si le gouvernement poursuit obstinément son refus du monde actuel, l’un des signes avant-coureurs de la sortie de la France de l’Histoire.

Nous accusons les élites françaises de ne pas comprendre la force du symbole que représente l’entrée à l’Assemblée Nationale comme benjamine de la représentante d’un parti extrémiste. Ce symbole est aussi le signe de l’exaspération, de la frustration, du désespoir de notre jeunesse, que la génération du baby-boom, qui défilait en 1968 au cri de « à bas la bourgeoisie », a pourtant méthodiquement spolié, en accaparant comme rarement dans notre Histoire la richesse nationale, et en lui laissant pour tout héritage un pays exsangue, croulant sous une dette insupportable et un chômage endémique.

Nous accusons un ancien Premier ministre, fils d’un des pères du programme nucléaire français, de passer par pertes et profits la garantie ultime de notre survie et l’instrument de notre présence au Conseil de sécurité des Nations Unies. Comme si les deux décennies qui se sont écoulées depuis la chute du mur de Berlin ne nous avaient pas appris que l’Histoire est tragique, que la violence structure les relations internationales, comme elle constitue une facette irréductible de la nature humaine.

Nous accusons de légèreté tous ceux qui sont prompts à s’émouvoir du sort tragique de deux femmes gendarmes assassinées mais qui, le concert des pleureuses compassionnelles terminé, oublient tout aussi vite que dans nos villes, dans nos banlieues, et jusque dans nos campagnes, c’est le cœur de notre « vouloir vivre ensemble » que la violence civile et le non-respect de la loi blessent.

Nous accusons les élites économiques, médiatiques, politiques qui connaissent le monde, qui savent combien la situation de la France s’y détériore, de leur passivité, voire de leur complaisance. Ne nous y trompons pas, une « étrange défaite », telle que celle qui se prépare, n’est pas séparable d’une trahison des clercs. Les Français ont choisi l’apaisement, ils ont obtenu le renoncement. La lâcheté est de retour : nous n’en voulons pas. La politique ne peut se réduire à des carrières individuelles construites sur la seule communication.

Nous refusons, pour nous-mêmes et nos enfants, la sortie inéluctable de la France de l’Histoire, et avec elle de l’Europe, si un changement radical de politique n’est pas immédiatement décidé. Parce que nous savons que les plus grandes défaites naissent de l’absence de vertèbres intellectuelles et morales, nous serons désormais présents pour réaffirmer les principes sans lesquels le relèvement de la France est impossible.

Nous ne renoncerons pas à la République. Nous n’aurons de cesse, fasse aux gadgets « sociétaux » imaginés entre deux cafés parisiens, recyclage pitoyable de l’affirmative action, de rappeler ce qui est sans doute l’apport essentiel de la Révolution Française au monde moderne : l’égalité des citoyens, sans distinction de fortune, de sexe, de religion, ainsi, encore et toujours, que le rôle essentiel de l’école.


Nous ne renoncerons pas au rétablissement de notre économie, lequel ne peut se faire que si l’on se souvient qu’une dette – même publique – se rembourse (89% du PIB en 2013), qu’avant de partager les fruits de la croissance, il faut la créer par le travail, qu’un peuple ne peut durablement consommer plus qu’il ne produit. En un mot, il est urgent de dissiper le brouillard que les adeptes de la pensée magique, au premier rang desquels les naufragés de Keynes, continuent d’agiter pour justifier de différer les réformes inéluctables pour notre pays : baisse des prélèvements obligatoires, simplification fiscale, restauration de l’offre productive, lutte contre les rentes de situation dans le public et le privé, recul de l’âge de la retraite.

Nous ne renoncerons pas à ce que la France se réconcilie avec l'esprit d'entreprise et le goût de l'innovation, si nécessaires au rétablissement de notre compétitivité, et à ce qu'elle réforme en profondeur son marché du travail pour que la première des protections sociales ne soit pas l'indemnisation chômage, mais bien la détention d'un emploi.

Nous ne renoncerons pas à l’ouverture au reste du monde, lequel ne nous attendra pas. Le commerce international crée la croissance. La France ne saurait être elle-même que si elle continue à irradier le monde par sa culture et sa capacité singulière à concevoir une destinée qui la dépasse. De nos expériences à l’étranger, nous en avons acquis la conviction : le monde a besoin de la France, car oui, la France a du génie.

Sans indulgence à l’égard d’une gauche qui concentre désormais tous les pouvoirs, nous appelons au réveil une droite exsangue. Nous opposerons, dans les prochains mois et régulièrement, la réalité des faits et la nécessité de l’action aux dérobades et aux voies sans issues.


Pour que la France vive !


A la France de donner l'impulsion politique

L'Europe, lentement, se meurt. Les heurts et malheurs de la zone euro, auxquels le monde assiste, stupéfait, ne sont qu'un des symptômes de son dépérissement. Engluée dans une croissance molle, une absence de vision politique, une démographie en recul, le risque est, en un mot, son évacuation de l'Histoire.

Or, la responsabilité en incombe pour l'essentiel à la France, qui a renié le projet européen dont elle avait seule, pourtant, eu la géniale intuition.
Reniement politique d'abord, de l'élite politique française. Nous avons aujourd'hui un gouvernement dans lequel le principal opposant au traité constitutionnel se retrouve à la tête de notre diplomatie. Il y a encore et toujours de ces parlementaires européens français aux abonnés absents au Parlement européen. Puis il y a enfin un commissaire choisi parce que sans avenir national. N'en jetez plus, la coupe est pleine.
Reniement économique ensuite, d'un pays qui feint de méconnaître que la survie de la zone euro exige un consensus minimal, et notamment avec l'Allemagne, sur la stratégie économique et monétaire à suivre. Il faut le dire et le redire : les 35 heures, les emplois-jeunes, le redressement productif, sont profondément antieuropéens. Alors que l'Allemagne, avec les réformes Hartz, n'a fait que prendre ses responsabilités dans un monde en changement, il est stupéfiant que la droite française, empêtrée dans ses réflexes colbertistes, n'ait su utiliser ce levier contre la gauche. Il est vrai que la droite ne croit pas plus à l'Europe qu'elle ne comprend l'économie.
Reniement des principes, enfin et surtout, quand la France se détourne de ce qui est le fondement de la construction européenne, cette idée, si chère à Jean Monnet, que seule la France pouvait concevoir : l'intérêt général européen. Et d'attaquer encore et toujours la Commission, le juge communautaire, la fonction publique communautaire, fers de lance de l'intérêt général européen.
Faut-il le rappeler, l'Europe n'est rien sans la France, sans sa capacité unique à tracer un chemin d'union politique, qui fait tellement défaut à l'Allemagne. De même, la France n'est rien sans l'Europe, seul levier pour moderniser son économie au cours des années récentes.
Il est temps pour la France, sans sacrifier ni son indépendance militaire, ni sa diplomatie, ni sa langue, de reprendre sa place à la tête de l'Europe.
Et d'abord de proposer une vision des institutions européennes. Un conseil des ministres, à l'instar du Sénat américain, clé de voûte d'une fédération d'Etats- nations puissants. Une Commission, une Banque centrale et un juge communautaire puissants, car les principaux Etats, France et Allemagne au premier chef, y auraient enfin la prééminence que leur poids économique, politique, historique, démographique exige.
Une Europe, ensuite, nous n'avons pas peur de le dire, à l'image de celle de 1958, resserrée autour d'un noyau d'une dizaine d'Etats, qui ne craigne pas de reconnaître qu'en privilégiant l'élargissement à l'approfondissement, les élites européennes ont manqué leur rendez-vous avec l'Histoire quand le mur de Berlin est tombé.
Enfin, et surtout, comprendre que la France, si elle veut sauver l'Europe, doit trouver les ressorts pour moderniser son Etat, son économie, son système de protection sociale, et enfin revenir au premier rang des grands pays. Le destin de la France et celui de l'Europe sont inextricablement liés. Arnaud Montebourg et Marine Le Pen sont le même revers de la fausseté, dont l'autre face sont les fédéralistes béats.
La querelle des anciens et des modernes qui s'annonce, et qui traversera la gauche et la droite, se nouera autour de la question européenne. Pour nous, patriotes français et européens, la voie est claire : une France forte, capable de relancer la dynamique d'une Europe resserrée. Nous appelons le gouvernement et l'opposition à y participer dès à présent.

1 commentaire:

  1. Bonjour,
    SVP, comment joindre "Les Arvernes" ? Merci.
    Cordialement.
    YvesRatel
    yvesratel@wanadoo.fr

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