Hollande, ceux qui l'aiment prendront le train !
Excellent article de Bernard Raquin
Pourquoi tu n’aimes pas Hollande ? Il ne t’a rien fait
C’est la question que me posa un bon ami de gauche, après avoir lu mes analyses sur mon blog et mes nombreuses blagues sur Facebook depuis longtemps (avant d’être désactivé) et sur Twitter. Cela m’incita à réfléchir.
Hollande ne m’a rien fait, personnellement. Alors, pourquoi est-ce que je ne l’aime pas ?
- Un président lancé comme un fast-food
Pourquoi Hollande est-il devenu Président de la république française ?
Cela vient de l’organisation des primaires socialistes. Celles-ci étaient présentées comme une avancée démocratique, à la mode américaine.
Il s’agit d’une escroquerie intellectuelle. Les Américains votent pour des délégués par État. Sont en compétition, en même temps, des candidats des 2 principaux partis, et des indépendants. Aucun rapport avec les primaires socialistes, qui auraient dû, démocratiquement, être réservées aux seuls adhérents du PS.
- Soupçons d’irrégularité :
Lors des primaires socialistes françaises, on a assisté à des votes d’immigrés, et même de clandestins mineurs. Dans certains départements, comme La Réunion, les votes étaient organisés dans des domiciles privés (entendu sur RFI). En banlieue parisienne, on votait carrément dans des « bouis-bouis ». Quant au « stylo anti-fraude », de nombreux internautes témoignèrent qu’il était souvent manquant dans les bureaux de vote.
Ces primaires ont été organisées avec Audrey Pulvar, qui dirigeait un des pôles de Terra Nova, au service de Montebourg. Audrey Pulvar a demandé et obtenu la censure de l’interview de Benjamin Dormann qui parlait de son rôle dans Terra Nova (« Ils ont acheté la presse », Editions Jean Picollec).
Mais Valérie Trierweiler y a aussi joué un rôle. Dans son livre « François Hollande Président » elle témoigne : « Berlin. Le retour. Nous y étions allés ensemble en 2001. Lui en tant que premier secrétaire, moi comme journaliste. Seule journaliste ! Les temps ont changé : la promenade romantique devant le reste du mur doit se faire avec une délégation de vingt personnes et des médias. Je préfère m’en aller de mon côté. »
Les déclarations de Ségolène Royal, disant que la direction du Parti Socialiste avait saboté sa campagne présidentielle de 2007, sont donc crédibles. Tout le monde a constaté la jalousie qui anime Trierweiler contre Royal, et l’on imagine sans peine qu’elle a tout fait, depuis 2001, pour évincer sa rivale.
DSK s’étant éliminé lui-même malgré de nombreux avertissements, Terra Nova ne pouvait que faire la promotion de Montebourg, Aubry et Hollande, pour éliminer Ségolène Royal.
Ségolène Royal est la seule, au parti socialiste, qui a l’honneur de mettre des drapeaux français dans ses meetings. Et c’est tout à fait insupportable pour les mondialistes de Terra Nova.
- François Hollande, quel bilan ?
Il a été secrétaire du parti socialiste pendant 11 ans. Son bilan a été une hécatombe de militants. Je ne me souviens pas l’avoir entendu proposer d’exclure les élus socialistes condamnés par la justice. Il a été Président du Conseil Général de Corrèze. Son bilan a été un endettement colossal. Aubry, Fabius, Montebourg, Allègre, Mélenchon, Royal, Bernadette Chirac, et plusieurs autres, ont émis des opinions très négatives sur ses capacités.
- Escroquerie à la normalité
Sa prétendue « normalité » est de plus en plus insupportable. Il s’agit d’une pose, démentie par les faits.
Un exemple : son voyage en train à Hyères est hors de prix ; puisqu’au moins un avion militaire survole le train, ainsi que des hélicoptères, et que cela oblige les gendarmes à garder tous les ponts. Sans compter les risques immenses qu’il fait courir aux trains qui précèdent le sien, ainsi qu’aux voyageurs de son train. Tout le monde comprend bien qu’il est plus facile, pour l’armée en état d’alerte, de garder l’espace aérien, que des centaines de kilomètres de voies ferrées.
François Hollande veut jouer au citoyen ordinaire. Ce qui est impossible pour le chef des armées car le Président ne s’appartient pas, pas plus qu’un Roi ne s’appartient dans une royauté. Représentant d’un pays, il est soumis à des obligations de protocole et de sécurité. On imagine que de nombreux terroristes souhaitent sa mort, non en tant que personne, mais en tant que Président de la République française. Je comprends que ce carcan puisse peser à François Hollande, mais il n’a pas d’autre choix que de s’y mouler.
- Insupportable normalité
Son plan de communication voudrait le faire passer pour quelqu’un de normal, d’ordinaire, en quelque sorte, le voisin de notre caravane au camping, ou notre beau-frère. Mais, justement, un leader ne l’est pas seulement par sa fonction, mais par son attitude…
Que vous soyez locataire ou chef d’entreprise, on vous demandera de gérer en « bon père de famille ». Cela sous-entend : prudence, respect, compétence, préservation de l’avenir. Il n’en est rien. De toute sa vie, Hollande n’a pas démontré une capacité de gérer les finances «en bon père de famille » ; puisque, dès le plus jeune âge, il se vantait d’être payé sans travailler.
Son côté faussement « bonhomme » ne convient pas à une fonction qui demande une certaine hauteur de vue.
Ses amis l’ont abondamment décrit comme cynique, paresseux, menteur, et non fiable. Ce n’est pas l’idée que l’on se fait du voisin que l’on côtoie au camping, ni de son beau-frère. Et encore moins de celui qu’on choisit comme chef.
Si la gauche reprochait à Nicolas Sarkozy de désacraliser la fonction présidentielle, les mises en scène de Hollande et Trierweiler en vacances, déchaînent l’humour des internautes.
Le pouvoir, c’est justement une certaine forme de distance. Alors que Hollande confond « proximité » et « identification ».
Nous pouvons nous sentir proches d’un Jacques Chirac, par exemple, sans nous identifier à lui. En étant trop semblable au « Français moyen », et même moins élégant, Hollande court le risque de devenir bouc émissaire de nos blagues, puis de nos rancœurs.
Sa normalité d’apparat contient un double danger : d’une part, en enlevant la distance, cela enlèvera aussi le respect. D’autre part, quand les gens le verront comme un tartuffe (affaire des luxueux coussins de Brégançon, partie visible de l’iceberg), sa bonhomie sera assimilée à de la manipulation. D’où, vive colère.
- 5 ans de Dolce Vita ?
J’ai la sensation, de plus en plus nette, qu’il va tenter de passer cinq ans supplémentaires sans travailler. Cela me semble tout à fait impossible. Car en cinq ans, beaucoup de choses se passent. Et ces situations demandent de prendre des décisions. Je suis persuadé qu’il n’en a pas la capacité.
Président de la République française, c’est l’un des métiers les plus difficiles au monde.
C’est, à mon sens, comparable au Président des États-Unis, au Directeur Général de Peugeot, de Honda, de Total, de Microsoft, ou de Siemens.
Quand j’ai entendu ce Président et son ministre Arnaud Montebourg tenir des propos de bistrot à l’encontre de grands industriels, je me suis senti agressé, comme beaucoup de Français qui croient à l’initiative et à la créativité, quel qu’en soit le domaine.
Si les dirigeants des grands groupes sont extrêmement bien payés, c’est qu’ils possèdent des qualités très rares : capacités de synthèse, qualités de visionnaire, capacités à prendre des décisions ; et surtout, la valeur suprême de l’humanité, si rare : être des meneurs d’hommes.
Nos chefs sont là pour nous montrer la voie, et non pour entretenir le flou ou reporter les décisions. En ce sens, Hollande n’est pas un leader, et il aura bien du mal à rester oisif pendant 5 ans.
- Hollande est-il déficient ?
Je pose la question crûment, parce que ses surnoms sur internet le sous-entendent. Ses attitudes grotesques, ses comportements ridicules et décalés, ses discours creux et fumeux, sont pour le moins inquiétants. Mon hypothèse est que, connaissant les centaines de photos circulant sur internet, il n’avait d’autre choix que de jouer le « normal ».
Coup double : d’une part, cela sous-entendait que Sarkozy n’était pas « normal ». Et d’autre part, cela couvrait de normalité ses bizarreries. Mais si les gens découvrent qu’il est cynique plutôt que déficient, là encore, cela provoquera un fort rejet.
Combien de temps pourra-t-il tromper l’opinion ?
Les électeurs naïfs, qui se font illusionner par ces histoires de normalité, ouvriront les yeux. Cela prendra deux ans maximum. Ils se sentiront alors manipulés et trahis par quelqu’un qui jouait la simplicité, tout en dissimulant son goût du luxe. Et cela déclenchera une onde de choc bien plus grave que celle liée au (réel ou supposé) bling-bling de Sarkozy.
- Opposant, ou spectateur au café-théâtre ?
Oui, j’aurais été un opposant à DSK. J’aurais été un opposant à Ségolène Royal. Qu’elle dise quelques bêtises ne me gêne pas outre mesure, puisque tous les politiciens (et tous les humains !) finissent par en dire. Mais j’aurais respecté en DSK, ou en Ségolène Royal, le chef de l’État. J’aurais été un opposant farouche lorsque des décisions liberticides auraient éliminé des journalistes et des libres-penseurs.
Alors qu’aujourd’hui, je ne peux même pas me considérer comme un opposant. Car Hollande a adopté la stratégie de l’esquive, tout en chargeant ses équipes de museler la haute administration et la presse.
En trois mois, à part défaire ce qu’avait fait Nicolas Sarkozy, y compris ce qu’il y avait de plus nécessaire, et augmenter les impôts, François Hollande n’a pris que des mesures liberticides.
Je ne suis pas Jean Moulin face à Laval. Je suis réduit au rôle de chansonnier face à un comique. Beaucoup de mes concitoyens sont aussi des spectateurs mécontents d’une pièce de café-théâtre.
S’opposer à de Gaulle, ou à Mitterrand ? Oui, il y avait du panache à le faire. S’opposer à Hollande ? C’est presque un automatisme.
Ni lui, ni aucun membre de son gouvernement n’ayant jamais créé d’emploi, et toutes leurs décisions allant à l’encontre du bon sens, nous n’avons d’autre choix que de nous y opposer. Non pas au plan idéologique, mais par réflexe : le même réflexe que nous avons face à un proche « qui fait toujours des bêtises et n’écoute pas les conseils ».
Car Hollande ne parvient visiblement pas à habiter sa fonction, ni à grandir intérieurement pour en vivre la stature. Nous ne pouvons que lutter, au quotidien, contre ses décisions liberticides, prises au gré de ses humeurs, ou des humeurs de ses équipes (Trierweiler, Pulvar, Hidalgo…)
J’estime, comme tous ses amis socialistes, qu’il est médiocre et incompétent. Je n’attends que de mauvaises choses de lui. Et donc, j’attends 2017.
Avec l’espoir que le bricoleur qui passe ses nuits dans un garage pour inventer un produit qui révolutionnera notre vie, sera considéré comme un héros, et non plus comme un paria. Avec l’espoir que le chef d’entreprise, créateur d’emploi, sera respecté et valorisé.
Avec l’espoir que la Constitution garantira la liberté d’entreprendre, sans risque de spoliation.
- Hollande ne m’aime pas
Ce n’est pas personnel. En tant que Français, je ne me sens pas aimé par ce Président et son gouvernement. Je n’avais jamais ressenti cela, avec aucun des Présidents précédents. Je suis sûr que quand les Français auront compris que François Hollande ne les aime pas, ils ressentiront la même chose.
Comme à tant de Français, il me fait honte. Chaque fois qu’il se déplace en France ou à l’étranger, je suis sûr de lire dans la presse internationale, et sur internet, des commentaires goguenards.
Moi, j’aime la République, le drapeau français, la Marseillaise. J’aime l’Histoire de France avec tous ses défauts, la culture et l’originalité françaises.
Mais je n’aime pas quelqu’un qui accepte des drapeaux étrangers dans ses meetings. Je n’aime pas quelqu’un qui met un drapeau hollandais sur sa photo officielle. Je n’aime pas quelqu’un qui refuse de chanter La Marseillaise aux Jeux Olympiques.
Je n’aime pas quelqu’un qui ne m’aime pas, alors qu’il prétend parler en mon nom. Alors non, je n’aime pas Hollande. Et je n’aimerai jamais.
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