Ouverture du grand bal des cocus
Par Jacquou le croquanthttp://24heuresactu.com/2012/06/18/17-juin-2012-ouverture-du-grand-bal-des-cocus/
La France de gauche à la fête, cela ne manque pas d’entregent! Tout le monde est invité. Enfin presque, parce que devaient rester à la porte ces manants qui n’ont pas compris que la nouvelle bourgeoisie porte, sans noblesse mais avec arrogance, un blason rouge, rose et vert.
Ils y sont restés, les plus curieux en jetant tout de même un coup d’œil sur la lucarne, les plus sages en se détendant entre amis pour prendre des forces. Il est en effet d’une grande sagesse de ne pas vouloir se faire mal et se contracter d’indignation à écouter mensonges, forfanteries et autres fariboles à la sauce hollandaise. Avaler du tord-boyaux n’étant pas une exigence en politique, mieux vaut concentrer son énergie à rire, à plaisanter de ce qu’on ne peut modifier sur l’instant, avant de se mettre en ordre de bataille pour l’avenir.
Car nous y sommes! Pendant que les uns dansent, les autres se rassemblent et -car il faut bien rire un peu – commencent par se gausser des échos du grand bal des cocus!
En ouverture, l’ex-future présidente, passant des bras du Judas des Pyrénées à ceux du sémillant grand Jack des Vosges, dans une valse lente qui les dirigeait vers la sortie au rythme soudain endiablé de la polka.. Et l’orchestre alors? Où est le chef? Il est bien là, le chef, mais il ne connait pas la musique! Et il agite ses petits bras sous les coups de la mégère qui tient, elle, la baguette, sans même respecter le rythme.
Y a un problème? Pour sûr oui, et même un sacré problème ! Mais les musiciens vont rattraper cela ? Encore faudrait-il qu’ils aient la même partition et maîtrisent le solfège! Avec tous les couacs et les fausses notes qui nous ont écorché les oreilles dès qu’ils sont montés sur le podium de l’Elysée, à l’avenir, il faudra songer à se blinder les oreilles.
Le chef voudrait les diriger pour nous jouer du violon, mais il a oublié que n’est pas Yehudi Menuhin qui veut et en cinq ans, incompétent lui-même, que pense-t-il obtenir de plus que grincements et fausses notes ? Juste de quoi exaspérer un peu plus ces Allemands qui, eux, connaissent la musique ! Et quelques autres en Europe et ailleurs, qui ont, eux aussi, une oreille musicale, apte à différencier un vrai chef d’orchestre d’un épouvantail à moineaux.
Mais revenons au bal des cocus car il y avait foule… -Les petits jeunes qui ont confondu le bal du père François et les tweets de sa poule avec le rap des banlieues ? Dégoûtés d’ennui par l’ambiance ringarde, ils vont vite se lasser de faire des efforts pour apprendre à danser la valse et le tango… -Les intellos, les gauchos « classieux », les bobos et compagnie ? Ils ne tarderont pas à trouver que cela fait « peuple » et finiront peut-être par comprendre que, décidément, il ne suffit pas de se masturber la cervelle avec de grandes idées de « gôche » pour que le monde tourne la valse à l’endroit. Accablés eux-aussi de leur impuissance…mais ce sera la faute de Sarkozy! -Les naïfs, les anciens, les nostalgiques des grandes heures mitterrandiennes…Ils vont s’accrocher, résister, faire tapisserie jusqu’à s’endormir sur leurs sièges, certains qu’ils sont de vivre leur dernier bal, et puis, au petit jour de la « réal-politique », la lucidité leur venant, ils se rendront à l’évidence, tendront le cou en fermant les yeux, résignés, conscients de ce qu’ils seront de nouveau cocus, définitivement cocus trente ans plus tard!
Et nous? Nous qui sommes censés pleurer sur la défaite et digérer nos désillusions? Nous qui étions dans des « combats d’arrière-garde », incapables de comprendre , dès le 6 mai, que « nous étions foutus »? Eh bien nous, nous ne sommes ni abattus, ni démoralisés. En politique, une bataille ne fait qu’en précéder une autre et pendant que vous dansez, nous sommes, nous, dans des rassemblements d’avant-poste. On ne va tout de même pas vous dire où et comment… Enfin si, on peut au moins vous confirmer ce que vous savez déjà : un appel au boycott de tous vos « relais », vos »avocats », vos »hérauts », vos »petits messagers », vos prêcheurs »-appelez-les comme vous voulez!- a été lancé et nous sommes de plus en plus nombreux à adhérer à cette forme de combat.
Pourquoi les dictateurs veulent-ils toujours maîtriser la parole? Parce que la maîtrise de la parole est une arme d’oppression redoutable. Oui, mais une parole dans le vide est-elle toujours une arme ? Non, elle devient un prêche dans le désert, et pendant ce temps la caravane avance, en n’écoutant que le vent de la révolte.
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