Tout est relatif et n'est pas si légitime qui veut !
Eric Brunet : "Pourquoi Nicolas Sarkozy a gagné la présidentielle"
http://www.atlantico.fr/decryptage/eric-brunet-pourquoi-nicolas-sarkozy-gagne-presidentielle-383733.html?page=0,1
Le polémiste Eric Brunet avait
défrayé la chronique avec son livre "Pourquoi Sarkozy va gagner" pendant
la campagne présidentielle. Un mois après la défaite de la droite, le
journaliste persiste et signe. Pour lui, le réel vainqueur de l'élection
est bien l'ex président de la République.
Depuis la victoire de
François Hollande, les éditorialistes que je croise sur les plateaux de
télévision jubilent. Ils raillent le titre de mon essai, sorti le 3
janvier 2012, « Pourquoi Sarko va gagner ». Il faut les voir,
goguenards, m’envoyer des bourrades dans le dos : « Alors Brunet, tu vas
rembourser tes dizaines de milliers de lecteurs ? ». Et je ne parle pas
des clins d’œil apitoyés, sur le thème : « tu t’es couvert de ridicule
mon pauvre Eric ».
Ai-je
vraiment été ridicule? Ma prophétie a-t-elle été à ce point infirmée
par le résultat de l’élection ? Sarkozy a-t-il vraiment perdu la
présidentielle ? Pas si sûr. S’il est honnête, l’observateur
avisé admettra que, sur bien des points, Nicolas Sarkozy a battu
François Hollande. Petite revue de détail…
1. Environ 400 sondages ont été réalisés autour de la présidentielle de 2012.
Fait unique dans l’histoire de la Vème République : aucun de ces 400 sondages, y compris les plus optimistes, n’a envisagé le score de 48,4% réalisé par Nicolas Sarkozy. Et fort logiquement, aucun sondage n’avait imaginé un score aussi bas pour François Hollande.
2. Le vote blanc ayant été considérable, François Hollande est l’un des présidents les plus mal élus de la Vème république.
Il entre à Élysée avec seulement 48,6 % des suffrages exprimés (c’est
un fait: 51,4% des électeurs qui se sont déplacés le 6 Mai 2012 n’ont
pas voté pour l’actuel Président de la République ).
Le socialiste Michel Sapin, aujourd’hui ministre du Travail et de l’Emploi a même commenté en off : « On
est passé juste… S’il n’y avait pas eu la consigne déguisée de François
Bayrou et la mauvaise performance de Sarkozy au duel télévisé de
l’entre-deux tours, la gauche pouvait perdre… »
3. La
principale caractéristique de cette élection est le vote sanction :
seulement 47,5% des électeurs de Hollande avouent avoir voté POUR leur
candidat. Les autres confessent avoir été guidés par l’antisarkozysme. Si
l’on observe les électeurs ayant exprimé une volonté positive, il
apparait que Nicolas Sarkozy remporte l’élection avec 52,5 % des
suffrages : ses électeurs l’ont vraiment choisi.
4. Le
score de Nicolas Sarkozy, réalisé malgré un « Sarko bashing » d’une
rare violence, est une véritable performance. Durant des semaines, les
allusions au 3è Reich ou à la corruption ont été légion. Sarkozy
a été comparé à Adolf Hitler par une affiche du Mouvement des jeunes
socialistes, au Maréchal Pétain par l’Humanité, à l’escroc Bernard
Madoff par Martine Aubry, à Pierre Laval par Jean-Luc Mélenchon…
Le généticien Axel Kahn, candidat PS aux légilatives et Jean-Marie Le
Pen ont comparé les meetings de Sarkozy à ceux d’Hitler à Nuremberg…
5. Les
Français ont finalement pris conscience que la presse avait travesti le
véritable bilan de Sarkozy (1 319 engagements pendant cinq ans, dont
931 ont été accomplis. Soit plus de 70% de promesses tenues malgré la
crise)… Un récent sondage met en évidence le manque de neutralité des
médias pendant la campagne présidentielle. Réalisée le 17 mai
dernier par TNS Sofres / Marcie Media, cette consultation indique que la
majorité des Français a le sentiment que Nicolas Sarkozy a été victime
de l’orientation politique des médias. Son score aurait sans doute été différent sans cet unanimisme médiatique.
6. Enfin sur le plan arithmétique, Nicolas Sarkozy est l’homme qui a réussi à rassembler les droites.
Désormais le sarkozysme sera bien cette synthèse qui agrège électeurs
gaullistes, électeurs de la droite nationale, libéraux, souverainistes,
démocrates-chrétiens, centristes… Notons d’ailleurs que, malgré
l’appel à voter socialiste de François Bayrou, l’électorat centriste a
majoritairement voté Sarkozy, confirmant au passage que le président
sortant était aussi le candidat du centre et des héritiers de la famille
UDF.
Après les premières semaines de Présidence socialiste, on note que Nicolas Sarkozy est un absent très présent. La presse, moutonnière comme à son habitude, abjure déjà son parti pris éditorial sarkophobe.
Il y a fort à parier que dans les prochains mois, les News
magazines entreprendront de canoniser l’ancien Président
! Peut-être publierai-je alors : Pourquoi Sarko va gagner… en 2017.
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