Puisqu'il faut dire les choses...

 

Vous trouverez ci-après l'ensemble de la correspondance avec la Team Fillon suite à la contestation de Don Fillone et la tentative de putsch de ses premières gâchettes...

A notre lettre de félicitations (ironique il est vrai) fut renvoyée une lettre-type dégoulinante de mauvaise foi, d'ambition dissimulée sous une rhétorique légitimiste et flatteuse envers des militants forcément déçus par ce spectacle affligeant de nos élites.
Rejettant cette tentative de manipulation des masses militantes, nous répondîmes une ultime lettre destinée à tomber les masques de cette hypocrisie manifeste.
Les pyromanes sont parfois les premiers à crier "au feu !"

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Le 30 novembre 2012 :

Monsieur Fillon,

Au nom du collectif "L'appel du six mai" qui recouvre plusieurs départements et dont je suis l'une des plumes, je vous remercie d'avoir eu la délicatesse de nous répondre avec une lettre circulaire.
Nous l'apprécions d'autant plus que vous n'aviez pas même jugé bon d'en faire autant pour accuser réception du dossier sur "l'islamisation "que je vous avais adressé en notre nom , accompagné d'une "Lettre ouverte à nos élus".
Ce dossier représentait environ 600 heures de recherche, de visionnage , d'enquête et d'analyse. Votre silence a été reçu par notre collectif comme une forme de mépris et en tout cas pas comme une marque d'intérêt ou de respect pour un travail accompli par simple militantisme.

Vous êtes actuellement soucieux d'améliorer votre image très détériorée, nous le constatons, mais malgré la qualité formelle de votre argumentation pour justifier votre comportement depuis le 18 Novembre, nous avons du mal à vous suivre.

Votre lettre circulaire ayant déjà rencontré sur les réseaux sociaux un "enthousiasme" semblable au nôtre, nous ne réitérerons pas les arguments largement documentés et diffusés sur la toile.

Oui cette élection se devait d'être exemplaire, mais je peux vous dire que dans le département de la Haute Loire, le comportement des équipes pilotées par Monsieur Wauquiez ne l'a guère été.
Ce comportement a même été tellement anormal que j'ai dû écrire à deux reprises au siège de l'UMP pour signaler des pratiques et des sollicitations pour le moins inappropriées et peu conformes aux règles mêmes de l'UMP.
Nous sommes plusieurs membres de notre collectif, et nombre de nos connaissances aussi, à avoir été harcelés y compris sur le secteur de Brioude par des appels téléphoniques venant de la permanence de Monsieur Wauquiez ,qui insistaient pour savoir qui nous allions parrainer et nous demander d'envoyer nos parrainages à la permanence de Monsieur Wauquiez "quel que soit notre choix".
Dans quel but tant de sollicitude ?
Environ une semaine plus tard un nouvel appel depuis sa permanence à Yssingeaux avait pour but d'insister lourdement encore une fois pour que nous lui adressions tous nos parrainages. Le chargé d'appel , manifestement très jeune mais conscient d' une anomalie , embarrassé par mes questions avait fini par admettre téléphoner à la demande de Monsieur Wauquiez.

Maintenant si on parle du vote...je vous signale que l'huissier présent à Yssingeaux a refusé une pile de procurations non nominatives ou caduques :
-à la demande d'un des représentants de Monsieur Copé ayant pris conscience d'une anomalie, le président du bureau a bloqué la pile de procurations qui étaient en cours de distribution par Madame Sabot-Astier, la déléguée départementale qui vous représentait , au fur et à mesure que des fidèles de Monsieur Wauquiez se présentaient au bureau .
-la mère même de Monsieur Wauquiez, qui n'avait rien à faire là et encore moins le droit d'intervenir, s'est alors écriée : "S' il y a toutes ces procurations, c'est qu'elles sont pour Fillon! "
A la fin du dépouillement l'huissier a emporté les procurations qui avaient été bloquées. Pour celles qui étaient passées je précise que les représentants de Monsieur Copé , par esprit de conciliation , ont renoncé à faire des réserves sur le procès-verbal.

Par ailleurs trouvez-vous normal que Pauline Courtois, désignée par Monsieur Wauquiez comme votre représentante, se soit permis d'envoyer depuis le bureau de vote de Brioude un "twitt" pour dire qu'il y avait à Brioude un problème avec les procurations Copé?
Il se trouve que j'étais présidente du bureau et ne l'ai pas quitté même une minute . De plus il y a eu avec nous de 8h30 à la fin du dépouillement un huissier en permanence. Ni l'huissier ni qui que ce soit n'a constaté d'irrégularité et Pauline Courtois n'a émis aucune remarque lors du procès-verbal qu'elle a signé comme le second observateur qui vous représentait.
Ce "twitt" qui propageait de fausses informations , j'ai eu la stupéfaction d'en découvrir l'existence le lendemain sur FR3 Auvergne aux informations de mi-journée et du soir. Il n'avait eu à l'évidence qu'un seul but : discréditer les représentants de Monsieur Copé, donc Monsieur Copé lui-même , et "faire campagne" pendant le vote. Sommes-nous en face d'un comportement démocrate et tout simplement légal ?

Restons avec Monsieur Wauquiez : trouvez-vous normal qu'il ait empêché la venue de Monsieur Copé pour un meeting au Puy en Velay ?
Enfin, cerise sur le gâteau : imaginez notre stupéfaction de découvrir dans un article de presse le paragraphe suivant :

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"LES SMS DE WAUQUIEZ, C'EST LE PLUS TRASH" :
Françoise Grossetête a montré à tout le monde le SMS qu'elle a reçu cet été de Laurent Wauquiez. Le bras droit de François Fillon mettait en garde cette députée européenne, ralliée à Jean -François Copé :" Ne t'engage pas là-dedans, Françoise,tu pourrais recevoir une balle perdue"..."Les SMS de Wauquiez, c'est le plus trash", confie une ex-ministre. "Il y a concurrence entre les lieutenants pour savoir qui en fera le plus, notamment dans le camp Fillon",ajoute un député. Wauquiez ne se dissimule pas. "Si François fillon perd, on prend une sérieuse option pour être coulésdans un bloc de béton et jetés au fond de l'eau", rigolait-il mi-septembre.
Hebdomadaire "Paris-Match" du 24 Octobre 2012, numéro 33-10
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Ce que je vous raconte là, Monsieur Fillon, ne discrédite pas Monsieur Copé ou ceux qui l'ont représenté mais bien ceux qui vous représentaient . Ces faits vous discréditeront davantage encore vous-même si vous n'en tirez pas les conclusions qui s'imposent maintenant que vous n'en ignorez plus rien , et ce publiquement car à une lettre " circulaire" nous répondons par une lettre "circulaire" sur les réseaux sociaux et notre blog.

Nul ne peut prétendre que vous soyez directement et entièrement responsable de ce type de comportement mais , Monsieur Fillon croyez -vous être tout à fait honnête quand vous accablez le "clan Copé" de tous les maux en drapant le vôtre et vous-même d'une blanche virginité? Car même si vous ne pouvez tout connaître dans le détail de ces turpitudes, à qui ferez-vous croire que les ignoriez complètement ?
En tout cas, vous-même n'êtes pas" tout blanc". Un seul exemple: n'est-ce point vous qui avez refusé le vote électronique proposé par Monsieur Copé, qui aurait évité les irrégularités graves commises sur les terres de votre lieutenant Eric Ciotti, pour ne citer que celles-là ?

Vous auriez pu vous inscrire dans l'histoire de France comme un des rares premiers ministres à être resté aussi longtemps au pouvoir... et vous n'y serez retenu qu'au titre de fossoyeur de votre parti.

Au nom de tous les membres de notre collectif, je vous renouvelle donc nos félicitations car vous avez assurément trouvé là au moins un domaine d'excellence.

Huguette Hugon Derquennes

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De : François Fillon <ffillon@assemblee-nationale.fr>

Date : 28 novembre 2012 19:34:14

À : Hugon Derquennes Huguette

Objet : RE: Félicitations

Chère Madame,

Vous avez bien voulu me faire part de votre mécontentement à la suite des événements survenus depuis l’élection pour la présidence de l’UMP, le 18 novembre dernier. Soyez assurée que j’en ai pris connaissance avec attention et vous en remercie.

Notre parti est dans la tourmente, il est dans l’impasse, et dans ce genre de situation, chacun est devant ses responsabilités. J’assume les miennes avec gravité, et avec le cœur serré car je comprends votre désarroi et votre colère. Vous vous battez quotidiennement, sur le terrain, pour nos concitoyens et vous vous faites une haute idée de notre parti. Et vous avez raison. Mes pensées sont tournées vers vous.

Depuis le 20 novembre, depuis que nous avons découvert que les votes dans trois fédérations n'avaient pas été comptabilisés, je me suis fixé pour but de rendre justice à nos adhérents. Ce combat pour la justice et la légalité dépasse largement ma personne. Mon but, ça n’est pas d’être déclaré vainqueur d’une élection à laquelle plus personne ne croit, mais de faire en sorte que la flamme de la vérité ne soit pas étouffée à l’UMP.

Cette première élection véritablement démocratique de notre mouvement devait être exemplaire. Si elle ne l’a pas été, c’est parce que, au nom de l’unité, j’ai accepté que le secrétaire général du mouvement puisse être en même temps candidat à l’élection à la présidence, ce qui n’aurait jamais dû être toléré !

Le résultat, nous le voyons. Jamais la direction nationale de l’UMP n’a assuré une véritable neutralité dans cette élection. Les moyens de l’UMP ont été mobilisés au profit exclusif de l’un des candidats. Les opérations de vote se sont déroulées, dans certains bureaux, dans une confusion invraisemblable. La commission de contrôle a tout simplement oublié trois fédérations dans son décompte. La commission des recours a siégé de manière totalement illégale, avec une majorité de partisans de l’un des candidats, et a rendu un verdict discrédité avant même d’être livré.

Devant toutes ces défaillances, j’ai décidé de me battre pour la vérité et l’unité.

Au nom de l’unité, j’ai soutenu la proposition de médiation d’Alain Juppé permettant un large audit des opérations de vote, et j’avais indiqué que je me plierais à son jugement. Cela a été refusé par Jean-François Copé.

Aujourd’hui, au regard de l’impasse dans laquelle notre parti est enferré, au regard des fractures qui le menacent, au regard de l’absence de légitimité qui entoure nos instances, au regard des militants qui ont soif de rassemblement, de dignité et de clarté, je propose, dans un geste ultime de conciliation, la seule solution qui vaille, la seule solution qui soit sage, efficace et démocratique : je propose de revoter.

Militants, adhérents, élus, sympathisants, responsables de notre famille politique, partout en France le principe d’une nouvelle élection est réclamé parce ceux qui veulent sortir de cette mascarade par le haut.

Je demande à Jean-François Copé une nouvelle élection dans trois mois, sous le contrôle d’une commission indépendante.

Parallèlement à cette demande, j’ai proposé aux députés de l’UMP la constitution d’un groupe parlementaire provisoire, qui a pour nom « Le Rassemblement UMP ». Sa vocation est d’exiger que la parole soit rendue aux militants. Dès lors qu’une nouvelle élection serait décidée dans la transparence, notre groupe rejoindra le groupe originel de l’UMP de l’Assemblée nationale.

Nous sommes UMP et nous restons à l’UMP, mais notre voix doit être entendue !

Nous ne réclamons rien d’autre que de remettre le sort de l’UMP entre les mains des militants, entre vos mains. Rien n’est plus légitime, rien n’est plus transparent, rien n’est plus noble que d’en appeler à votre arbitrage pour résoudre la crise que nous vivons.

Je vous prie d’agréer, Chère Madame, l’expression de mes salutations distinguées.

François FILLON

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De : Hugon Derquennes Huguette

Envoyé : jeudi 22 novembre 2012 10:25

À : François Fillon

Objet : Félicitations

Monsieur Fillon,

Je ne peux que vous adresser mes plus vives félicitations pour avoir su ainsi atteindre en deux jours le comble de la médiocrité, de l'aigreur et d'une absence totale de dignité.

Pour un ancien premier ministre, il fallait le faire ! Vous l'avez fait !

Vous prétendez vouloir défendre l'honneur de votre parti . En le salissant et en pratiquant la politique de la terre brûlée ? 

Il me semble que vous devriez d'abord défendre votre propre image et ne pas vous cacher derrière votre petit doigt pour essayer de vous faire passer pour ce que vous n'êtes décidément pas.

Pour être un vrai chef de parti, capable de "combattre", il faut assurément plus de cran et de fierté devant l'adversité que vous n'en manifestez .

J'avais remarqué que vous aviez vraiment beaucoup de mal à regarder vos interlocuteurs en face . Eh bien votre comportement depuis l'annonce de votre défaite prouve que tout simplement vous êtes tout aussi incapable de regarder en face la réalité : vous n'étiez décidément pas l'homme de la situation ! 

Je vous souhaite de trouver en vous assez de courage pour savoir reconnaître votre défaite qui est et restera patente quelles que puissent être vos actions et décisions à venir.

C'est en tout cas le seul chemin à prendre pour retrouver un peu de notre estime.

Une militante.