vendredi 21 décembre 2012

"La vérité doit être dite, et je vais la dire devant vous." FH


C’est à l’époque où les idées « socialisantes » étaient prédominantes dans notre Pays (3ème République), que le colonialisme s’est développé à outrance, sous couvert de considérations morales et civilisatrices !

A lAppel nous n’avons aucune nostalgie de ce passé mais souhaitons juste contextualiser le débat…

Après la découverte de l’Amérique (Samuel de Champlain fonde la colonie de Québec, en 1608) et de la route des Indes (Comptoir de commerce à Pondichery et Chandernagor), la France se lance dans la conquête de nouveaux territoires : la Louisiane (Cavelier de la Salle en 1682), les Antilles, Madagascar, Saint-Pierre-et-Miquelon, une partie de Saint-Domingue, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane. Elle façonne, sur la base de motivations principalement commerciales, son premier empire colonial qui, toutefois, ne survivra pas longtemps aux conflits franco-britanniques.

Puis, par souci de puissance et de prestige, Napoléon III porte alors son attention sur le Sénégal, la Cochinchine, le Cambodge et la Nouvelle-Calédonie.

Mais c’est seulement au cours de la IIIe République que le colonialisme prend une ampleur considérable. Après la perte de l’Alsace et La Lorraine (guerre Franco-Prusse), l’expansion coloniale apparaît alors pour certains politiques comme un moyen de redorer le blason français et d’augmenter les bénéfices commerciaux du Pays. 
C’est à ce moment là que nous entrons dans l’Idéologie et que certains, convaincus de la supériorité de la civilisation occidentale et s’affirmant dans une démarche progressiste, pensent que l’un des devoirs moraux de la France consiste à apporter la civilisation dans ces territoires : Tunisie, Maroc, Indochine, Afrique Occidentale Française (Sénégal, Soudan français, la Guinée et la Côte d’Ivoire), Afrique Équatoriale française (Tchad, Congo, Gabon, l’Oubangui-Chari).

Il est utile de rappeler que parmi ces « certains », on rencontrait une majorité de personnalités de Gauche (ou ce qui s’en rapprochait à l’époque). 

Tel Jules Ferry qui déclara sous couvert de valeurs émancipatrices et de racisme philanthropique:

"Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures; mais (…) il y a aussi un devoir. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures " ( Discours du 28 juillet 1885 devant les députés français ).

La Gauche coloniale établissait donc une hiérarchie entre les "races" et les civilisations.

Le 9 juillet 1925, Léon Blum ne craindra pas non plus d'affirmer devant les députés :

"Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d'attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler aux progrès réalisés grâce aux efforts de la science et de l'industrie."

Quant à Albert Bayet, président de la Ligue des droits de l'homme, il déclara lors du congrès du mouvement, en 1931, que la colonisation Française était légitime car :

"Le pays qui a proclamé les droits de l'homme (…) a, de par son passé, la mission de répandre où il peut les idées qui ont fait sa grandeur."

A la mémoire de tous ces sans culottes, libre penseurs, Franc-maçons, marxistes, anarchistes, nihilistes et autres socialistes.... Normal Hollande, premier des socialistes, oppose

                                                 la Honte Nationale !

"Pendant 132 ans, l'Algérie a été soumise à un système profondément injuste et brutal. Ce système a un nom : c'est la colonisation, et je reconnais ici les souffrances que la colonisation a infligées au peuple algérien."




Pour aller plus loin, un article on ne peut plus clair sur le sujet (manifestement les plumes de Flamby ne l'ont pas lu...)


http://hoplite.hautetfort.com/archive/2006/12/27/la-colonisation-une-idee-de-gauche.html

 

La colonisation, une idée de gauche.

 

Cela ne vous a pas échappé : le passé colonial de ce pays est devenu un élément à charge constant dans le procès permanent en infamie fait à la France par nos amis progressistes…
Pour autant, nul ne s’étend sur les idéaux qui ont porté l’entreprise coloniale et permis l’érection de l’Empire colonial Français. Et pour cause.

Sous l’influence de deux républicains et hommes de gauche, Léon Gambetta et Jules Ferry, la France de la troisième république s’engagea dans la voie de la création d’un empire colonial. Si Jules Ferry fut le père de la colonisation républicaine Française, il ne fit en réalité que mettre en pratique l’engouement que la gauche Française nourrissait alors pour l’expansion coloniale.

En 1879, avec une rare emphase, Victor Hugo avait ainsi prononcé un discours archétypique de la pensée coloniale de gauche :  
« (…) Cette Afrique farouche n’a que deux aspects : peuplée, c’est la barbarie, déserte c’est la sauvagerie ! (…) Allez peuples, emparez vous de cette terre ; Prenez-là ! A qui ? A personne !. Prenez cette terre à Dieu ; Dieu donne l’Afrique à l’Europe ! Prenez-là, non pour le canon, mais pour la charrue ; non pour le sabre, mais pour le commerce ; non pour la bataille mais pour l’industrie (applaudissements prolongés). Versez votre trop plein dans cette Afrique, et du même coup résolvez vos questions sociales, changez vos prolétaires en propriétaires ! Faites des routes, faites des ports, faites des villes ! Croissez, cultivez, colonisez, multipliez, et que sur cette terre de plus en plus dégagée des prêtres et des princes, l’Esprit divin s’affirme par la paix et l’Esprit humain par la liberté (applaudissements enthousiastes..) ». Discours prononcé le 18 mai 1879 au banquet commémoratif de l’abolition de l’esclavage, en présence de Victor Schoelcher ! (1)

Ou encore, le même jour : « Quelle terre que cette Afrique ! L’Asie à son histoire, l’Amérique à son histoire, (…) l’Afrique n’a pas d’histoire .»

Aujourd’hui une telle arrogance, un tel mépris à l’égard de l’Afrique fermeraient à Victor Hugo les portes du Panthéon et le rangerait dans le camp des infréquentables…

Jules Ferry, ministre de l’Instruction Publique en 1879, puis Président du conseil fut un des principaux artisans de cette politique coloniale.
Sa doctrine coloniale reposait sur trois points:
-         économique : l’Empire devait offrir un débouché à l’industrie Française ; la lecture des ouvrages de référence sur cette question économique (2) permet de mesurer l’ampleur de l’erreur d’appréciation,
-         philosophique : la France, patrie des Lumières, se devait de faire connaître aux peuples qui l’ignoraient encore ce message universaliste. Dans la réflexion de la gauche Française, la dimension idéologique morale et universaliste tient une part considérable. On trouve chez Jules Ferry la notion de colonisation émancipatrice et cet homme de la gauche coloniale utilise alors des arguments qui choquent aujourd’hui : « Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un doit vis à vis des races inférieures ; mais parce qu’il y a aussi un devoir. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. » ! (discours à la chambre du 28 juillet 1885)
-         politique : créer à la France de nouvelles conditions de rayonnement d’une grande puissance.

Dans la justification de sa politique coloniale, la gauche républicaine Française eut alors recours à des références qui aujourd’hui tomberaient sous le coup de la loi. Clemenceau, alors opposant à cette politique coloniale, répondit à Ferry en ces termes : 
« Vous nous dites « nous avons des droits sur les races inférieures » [interruption du député Bonapartiste Paul de Cassagnac : « c’est la théorie des négriers ! » !], c’est bientôt dit ! Race inférieure les Hindous ! Avec cette grande religion bouddhiste qui a quitté l’Inde pour la Chine ? Avec cette grande efflorescence d’art dont nous voyons encore les magnifiques vestiges ? Race inférieure les Chinois ? Inférieur Confucius ? » (discours à la chambre du 30 juillet 1885.

Ecoutons aussi Jean Jaurès, grand icône républicaine dans son discours devant la Chambre en 1903 (3) :
« La civilisation [que représente la France] en Afrique auprès des indigènes, est certainement supérieure à l’état présent du régime Marocain. »

Ou Léon Blum le 9 juillet 1925 devant les députés : 
« Nous admettons le droit et même le devoir des races supérieures d’attirer à elles celles qui ne sont pas parvenues au même degré de culture et de les appeler au progrès réalisées grâce aux efforts de la science et de l’Industrie »…

Portée par son postulat philosophique, la gauche coloniale Française enjambait allégrement les contradictions. Ainsi la Société des Amis des Noirs, crée en 1788 pour lutter contre l’esclavage, changea-t-elle de nom au début du XIX ème siècle pour devenir la Société des Amis des Noirs et des Colonies. Quant à Victor Schoelcher, le célèbre abolitionniste, aujourd’hui quasiment déifié, il fut secrétaire d’état aux colonies et coprésida en 1889 le congrès colonial international aux cotés du Général Faidherbe, conquérant du Sénégal…

Des républicains, des hommes de gauche, des laïcs militants furent donc des initiateurs de la colonisation, alors que toute la philosophie qui les animait reposait pourtant sur le contrat social. Pourquoi ?
La réponse est claire : parce que la France républicaine avait un devoir, celui d’un aîné devant guider son cadet non encore parvenu à l’éclairage des Lumières.

Jusque dans les années 1890, la position de la droite nationaliste fut claire : la France devait choisir entre la « revanche » envers l’Allemagne, un impératif patriotique, et l’expansion coloniale, chimère détournant les Français de la ligne bleue des Vosges. Dés lors toute aventure coloniale était considérée comme une trahison. Cet anti colonialisme de droite fut bien incarné par Paul Déroulède et Maurice Barrès. Pour le premier, la cause était entendue : jamais les colonies ne pourraient offrir une compensation à la perte des provinces occupées par l’Allemagne et c’est dans ce sens qu’il déclara à Jules Ferry : 
« J’ai perdu deux sœurs et vous m’offrez vingt domestiques » !(3)

Face à la cohérence philosophique de la gauche coloniale, la droite Française était plus divisée : il s’agissait d’un choix entre les priorités d’action. Charles Maurras à résumé cette attitude : 
« Les Français ont été autrefois très divisés sur la politique coloniale. Après 1870, dominait le parti du Recueillement et de la Revanche ; Il groupait des hommes aussi différents que le Duc de Broglie et Clemenceau. Ils disaient, ils savaient que les Empires coloniaux, s’ils ne se gagnent pas sur les champs de bataille de l’Europe, ne se perdent à coup sur que là. Il voulaient donc d’abord reprendre Metz et Strasbourg. Après, mais après seulement, on serait parti à la conquête de l’univers. » (4)

Ceci étant, en dehors de certains milieux d’affaires minoritaires, qui avait adhéré à la doctrine de Jules Ferry, en pensant comme lui (et à tort) que les colonies allaient être une bonne affaire la droite était initialement généralement anti coloniale quand la gauche était majoritairement ralliée au mouvement d’expansion coloniale.
Secondairement seulement la droite Française se rallia majoritairement au « credo colonial », sous la pression entre autres de l’humanitaire (rôle décisif dans la lutte contre l'esclavage) et du religieux  (évangélisation des Africains).

Jacques Marseille a bien résumé cet unanimisme : « (…) le mot d’ordre commun est de civiliser ; Il s’agit pour les républicains de conquérir des débouchés indispensables à l’économe et en même temps d’apporter les Lumières au monde et faire rayonner la civilisation Française ; Pour les missionnaires, il s’agit de diffuser la religion catholique et de convertir ceux que l’on nomme alors des « primitifs ». L’unanimité habite alors les deux camps de la gauche à la droite. » (5)

Ou l’on voit que la droite ne devrait pas avoir de complexes vis à vis de la politique coloniale Française. La gauche aujourd’hui a totalement oublié (ou feint d'avoir oublié) cette page de sa propre histoire. Mais le terrorisme intellectuel de la propagande progressiste est puissant et l’inculture historique de nos hommes politiques abyssale…

(1) Lugan ; Pour en finir avec la colonisation. Ed du Rocher 2006.
(2) Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français - Histoire d'un divorce. 01/2005 ; Daniel Lefeuvre. Pour en finir avec la repentance coloniale Flammarion ; 09/2006
(3) Raoul Girardet, L’idée coloniale en France de 1871 à 1962. Paris 1978.
(4) L’Action Française, 26 juin 1939.
(5) Entretien donné à « Enquête sur l’histoire », numéro spécial L’aventure coloniale, automne 1993, p.16.
 





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