samedi 22 décembre 2012

Que faisiez-vous au temps chaud ?


Faute de programme à proposer pour la présidentielle, le Parti Socialiste avait choisi de faire danser les Français.

         

Les socialistes avaient pourtant cinq ans pour se préparer à la présidentielle et peaufiner un programme politique.

Mais que faisiez-vous au temps chaud, Électeurs de Monsieur Hollande ?
-- Nuit et jour à tout venant
Nous dansions, ne vous déplaise.
-- Vous dansiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien : pleurez maintenant...
 

 

Le Point.fr 

 

Claire Gallois s'est souvenue des promesses de notre président. Elle les passe au crible et les éparpille "façon puzzle". Une boucherie ! 

 

            Claire Gallois, ici en 2003.  
                            Claire Gallois, ici en 2003. © - / Sipa 

Pour la nouvelle année, Monsieur le Président, nous ne vous demandons aucun cadeau, on a été comblés, le dernier venu nous suffit, l'augmentation de l'électricité au 1er janvier. La croissance, c'est comme le gazon : tondu à ras, il s'étiole. Nous aussi. Vous aviez proclamé que 9 Français sur 10 ne seraient pas touchés par vos mesures. Si vous étiez sincère, c'est très grave, si vous ne l'étiez pas, aussi. Nous sommes accablés de vos promesses jamais tenues, d'autant que vous saviez très bien ne pas pouvoir les tenir. 

La baisse du prix de l'essence annoncée pour 6 mois, ce fut pour 3 mois, et à peine 3 centimes le litre, autant dire quasi-zéro pour les ménages et 450 millions d'euros dépensés pour rien, sauf pour la démagogie. La TVA, jugée injuste et inefficace pour soutenir le pouvoir d'achat ? "Une machine à réduire le pouvoir d'achat des plus modestes", selon Moscovici. Et le 23 septembre, Ayrault : "Nous n'augmenterons jamais la TVA pour réduire le déficit." Ne mettons pas en cause monsieur Ayrault, il n'est que votre héraut, il transmet vos messages. Bien sûr, cette TVA était inévitable, vu l'état de nos finances. Mais vous restez systématiquement muet sur l'essentiel, vous l'enrobez d'un pouvoir illusoire, vous nous dupez, pensant que nous sommes incapables de comprendre.

"Le flou vous va si bien"

 

Dans vos promesses de campagne, le smic devait être relevé de 2 % au 1er juillet, cela s'est soldé par un timide 0,6 %. Le RSA, lui, 474,93 euros, sera revalorisé de 10 % d'ici à 2017... On n'ose pas faire le calcul supposé améliorer le sort des bénéficiaires. Là encore, vous parlez de 2,6 millions de personnes concernées, d'autres sources parlent de 9 millions. Comment savoir ? Le flou vous va si bien.

Quand vous êtes plus précis, le résultat questionne : supprimer de la déduction des impôts les salaires d'aide à la personne, 4,8 millions d'employés, et un bon coup de pouce au travail au noir. Dans le domaine de l'immobilier, vos taxations diverses sur l'achat, la vente, la donation de ses biens sont en train de le sinistrer. Il n'y a plus que les dessous de table pour s'en tirer à moindre mal. Vos promesses tenues : le départ des soldats d'Afghanistan. Bien. La loi sur la parité et la protection des femmes, bien - avec des codicilles innovants : mise en place d'un téléphone "grand danger" et interdiction de la polygamie. Les contrats d'avenir : "dispositif très coûteux et porteur d'effets d'aubaine", dixit Aubry et Fabius réunis. Quand même, l'intention est louable. Autre effet d'aubaine particulièrement réussi, la chasse aux riches, histoire, dans votre bonhomie affichée, de faire le bonheur des pays voisins.


"60 % des gens ne vous font plus confiance"

 

À votre actif, cependant : le courage, face à l'opposition de votre propre parti, d'avoir pris en considération le rapport Gallois. Et la volonté de supprimer le cumul des mandats. Là, nous vous saluons.

Votre discours du Bourget était vertueux : "Présider la République, c'est donner le meilleur de soi, sans attendre de retour ou de reconnaissance." Bien vu : 60 % des gens ne vous font plus confiance. "Certains me reprochent de ne jamais avoir été ministre. Quand je vois ceux qui le sont aujourd'hui, je me rassure." Eh bien, avec ceux que vous avez nommés, vous ne devez pas être trop inquiet non plus. "Je proposerai à la chancelière d'Allemagne l'élaboration d'un nouveau traité franco-allemand." On connaît la suite. Paroles, paroles. Comme avec Arcelor et le projet Ulcos à Florange, retiré avant d'être né, alors que le gouvernement avait prétendu l'obtenir dans son affrontement avec Mittal.
 
Aux dernières nouvelles, Le Conseil allemand fait part de ses "inquiétudes qui s'accumulent en raison du manque d'action des Français". "Les promesses de campagne du président français vont se briser sur la réalité économique." Il y en a un qui a tout compris avant la chancelière : l'emblématique délégué de la CGT à Florange, Édouard Martin. Qui pourra oublier ses larmes, le 8 décembre, face aux caméras quand il interpelle François Hollande : "Monsieur le Président, vous nous avez menti, vous nous avez trahis. Qu'est-ce que vous attendez ? Qu'il arrive un malheur ? Si vous attendez encore, ce sera nous, votre malheur." Il a raison.
 
Il est grand temps, Monsieur Hollande, de vous décider à parler vrai. À nous instruire. Cela existe. Prenez madame Touraine, votre ministre de la Santé. Elle a dit : "Il y a quand même certains médicaments qui soignent..."

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