jeudi 13 décembre 2012

Qui fut le meilleur des Premiers ministres ?

2 indices : 
Premièrement ce n'est pas un ministre de gauche (il est manifeste d'ailleurs, qu'en la matière, les socialos sont bons derniers et "super zayrault" n'est pas parti pour inverser la tendance...)

Deuxièmement, ce n'est pas un ministre de droite, frustré de n'avoir pas été élu président de l'UMP, au point de s'autoproclamer à la tête d'un groupe dissident qui fait dans la victimisation permanente, aidé en cela par des journaleux qui, pour s'opposer au gélatineux Normal 1er, préfèreraient volontiers la mollesse d'un traitre à la combativité d'un gagnant. Pourtant ce n'est pas faute, pour ses partisans comme pour les médias, de lui avoir tressé des lauriers ! 


 

  
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Qui a le mieux géré les comptes de la France depuis 1988 ? Le meilleur fut Alain Juppé et le moins rigoureux, Lionel Jospin. C'est ce qui ressort d'un rapport sur la réduction des dépenses publiques de l'Institut Montaigne. 

Qui fut le meilleur des Premiers ministres?
 
 
 
 
 
 
 REUTERS/Philippe Wojazer
 
Alors que le gouvernement va plancher en séminaire, le 18 décembre, sur l'art et la manière de réduire les dépenses publiques, l'Institut Montaigne, think tank d'inspiration libérale, lui suggère des pistes audacieuses. Elles concernent l'assurance-maladie, l'assurance-chômage, le logement, la politique familiale, les dépenses en faveur des entreprises, etc, et permettraient de dégager plus de 57 milliards d'euros. Un chiffre à rapprocher de l'effort de 60 milliards d'euros officiellement annoncé par l'équipe de Jean-Marc Ayrault. 

Le travail de l'Institut Montaigne présente un autre intérêt. Il répond à la question si souvent débattue: qui a le mieux géré les finances publiques ? A première vue, celui qui a le plus réduit les déficits. Mais cette mesure évidente est trompeuse: il est bien plus facile de baisser les déficits quand la conjoncture est bonne, que les recettes fiscales coulent à flot et que les dépenses sociales ne sont pas grevées par un mauvais climat économique. 

Qui a fait le plus d'efforts entre 1989 et 2010 ?

 

Aussi les spécialistes de finances publiques utilisent-ils un autre concept: celui d'effort structurel qui mesure l'impact des décisions politiques sur les dépenses et les recettes, indépendamment de la conjoncture. Qui a vraiment fait des efforts sur la période 1989-2010 ? Globalement, les finances publiques se sont dégradées, mais l'institut Montaigne distingue : 

- une phase de gestion rigoureuse (1994-1998), marquée par la volonté, partagée par la droite et par la gauche, de qualifier la France pour l'entrée dans l'euro. Le redressement se fait plus par des hausses d'impôts que par des baisses de dépenses. 
- une phase de stabilisation (2003-2006) 
- trois phases de dégradation: 1990-1993 (dérapage des dépenses); 1999-2002 (baisse des impôts); depuis 2007 (mélange des deux). 

Si l'on raisonne en terme de gouvernements, trois Premiers ministres améliorent la situation. On parle toujours d'effort structurel. Les voici par ordre de mérite décroissant : 

- Alain Juppé ( 1995-1997): il réalise un effort structurel de 1,8 point de PIB. 
- Edouard Balladur ( 1993-1995): effort structurel de 1,5 point. 
- Jean-Pierre Raffarin ( 2002-2005): effort structurel de 0,1 point 

Quatre Premiers ministres vont détériorer la situation. Les voici par ordre de mérite décroissant: 

- Michel Rocard: dégradation structurelle de 0,8 point 
- Dominique de Villepin: dégradation structurelle de 1 point 
- François Fillon: dégradation structurelle de 1,5 point 
- Edith Cresson puis Pierre Bérégovoy ( 1991-1993): dégradation structurelle de 1,9 point 
- Lionel Jospin ( 1997-2002): dégradation de 2 points.

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