On ne s'en lasse pas !
Une bonne synthèse de l'agitation politique aoutienne, entre les bonnes pages de Laurent Binet sur Flamby 1er dans l'Obs; les révélations sur le passé mystificateur du meme dans Le Point et le retour annoncé dans VSD
de notre Sarko national, dans une ambiance de grand complot marocain...
Merci Barbara Lambert...
http://www.atlantico.fr/rdvpresse/hollande-demasque-sarkozy-retour-programme-barbara-lambert-451070.html?page=0%2C0
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Hollande démasqué, Sarkozy : retour programmé
Scoop ! Tel "Double face" dans
"Batman", François Hollande cacherait un "deuxième visage" aux antipodes
de celui qu’on lui connaît. Voilà, en substance, ce qui ressort du
livre de Laurent Binet dont "L’Obs" publie les bonnes feuilles. Au même
moment (hasard ?), "Le Point" met en lumière un Hollande
"mystificateur", capable d’endosser des habits de droite comme on
enfilerait un gant. Et "VSD" (re-scoop !) annonce le retour de - devinez
qui ? - Nicolas Sarkozy !
Dans le calendrier de l’été, le 15 août, c’est
un peu le jour qui bascule. Avant lui, c’est les vacances, après lui,
même si c’est toujours les vacances, on a beau tortiller… ça sent la
rentrée. Vous êtes les pieds dans l’eau, mieux : vous venez tout juste
de partir ? Désolée pour vous, dans la presse, ce jeudi, quelque chose a
changé. Les rubriques estivales, leur cortège de jeux et de sagas sont
toujours là. Et pourtant, septembre, insidieusement, a fait sa percée :
“ Les Inrocks ” font leur “ rentrée cinéma ”, “ Le Nouvel Obs ” et “ Le
Point ” leur “ rentrée littéraire ”. Bon an, mal an, exception faite de
“ L’Express ” resté coincé à l’heure d’été, la mécanique retour aux
affaires s’est enclenchée. Il suffit de jeter un œil à la couverture de
“ L’Obs ” pour finir — gasp ! — de débronzer. Qu’y trouve-t-on ? “ Hollande
côté coulisses ” raconté par l’écrivain Laurent Binet, auteur d’un
livre ô combien attendu, dont le mag publie “ en exclusivité ” les
bonnes feuilles. Cinq ans après Yasmina Reza et son “ L’aube, le soir,
la nuit ” consacré à la campagne de Sarkozy, l’auteur de “ HHhH ” s’est
en effet collé à celle du président, qu’il a suivi “ dès l’été 2011 ”,
nous dit le news. Alors, crunchy ou fondant, le “ Rien ne se passe comme
prévu ” de Binet (Grasset) ? Assez défrisant, mon général. Et comme on est sympa, on vous en a extrait la substantifique moëlle.
Hollande aurait préféré affronter DSK plutôt que Martine Aubry
Lors
de leur premier entretien, rapporte Laurent Binet, “ François Hollande
me demande comment je perçois la situation. Je lui dis que, à mon avis,
s’il remporte la primaire, il sera élu, mais que, pour la primaire, j’ai
l’impression que c’est du 50-50. Il me dit qu’il partage mon analyse. J’évoque
l’affaire DSK en parlant de “ divine surprise ”. Il me reprend : “ Non,
je ne dirais pas ça… ” Je pense d’abord qu’il s’agit d’une objection de
pure forme mais il m’explique qu’il aurait largement préféré affronter
DSK plutôt que Martine Aubry. En tant que directeur du FMI, DSK
cristallisait beaucoup de rejets à gauche alors que “ personne n’en veut
à Martine… ” Contre DSK, il m’affirme qu’il était sûr de gagner. Contre
Martine Aubry ou Ségolène Royal, il peut pâtir du désavantage d’être un
homme. Pour l’instant, son équipe manque de femmes, il a l’air
sincèrement désolé, il me dit : “ En même temps, je ne vais pas les
inventer ! ”
Boutih : “ Je vais te dire ma théorie : (Hollande) n’existe pas ”
Plus
croquignolet — et passablement inattendu, le témoignage de Malek
Boutih, ex-patron de SOS Racisme, laisse apparaître un Hollande en
demi-teinte, assez différent de celui que l’on connaît. “ Hollande,
c’est un mystère, confie-t-il à Binet. Tous les journalistes qui
le suivent depuis longtemps me disent : “ C’est qui, ce mec ? ”
Personne ne sait. Je vais te dire ma théorie : il n’existe pas. Il s’est
déjà complètement dépersonnalisé pour incarner la fonction, ce que
Sarkozy n’a jamais voulu faire. Sarkozy a cru qu’il pouvait garder sa
personnalité en étant président, il avait tout faux. Quand un
journaliste me demande qui est Hollande, je réponds : “ C’est
l’Etat-providence ! ” C’est celui qu’on appelle “ le monsieur ” au
guichet, “ le monsieur ” de la poste, “ le monsieur ” de la Sécu, “ le
monsieur ” de la préfecture… c’est le mec derrière l’hygiaphone.
Complètement désincarné. La seule qui l’humanise, c’est Valérie. Avec
elle, il est encore humain, mais sinon c’est juste une machine.
Tu imagines la volonté qu’il faut pour passer tous ses week-ends en
Corrèze pendant vingt ans ! Imagine-toi en Corrèze un seul dimanche, la
déprime ! Alors lui, tous les mercredis soir, se dire qu’il va prendre
sa bagnole le jeudi matin pour aller EN CORREZE ! ”. Ben, c’est joli,
pourtant, la Corrèze…
“ Sarkozy ? Il chie dans son ben ! ”
Mais
Boutih n’a pas fini… “ “ Moi, dit-il, si on ne parle pas
idéologiquement, je me sens plus proche de Sarko, humainement, j’aime
bien son côté brut de décoffrage, le mec qui fonce, mais contre
Hollande, ça va pas le faire. Sarkozy, moi, je peux te dire, j’en suis
sûr, à l’idée d’affronter Hollande, IL CHIE DANS SON BEN ! Il sait pas
par quel bout le prendre. Il le comprend pas. Débattre avec Hollande, il
déteste ça. L’autre, il va lui faire “ 273 milliards, vous êtes
sûr ? ”, ça va le rendre dingue. Hollande, sa chance, c’est la
crise. Ca va peut-être te faire rire mais si on devait comparer Hollande
à un homme politique du XXème siècle, je dirais que c’est… Churchill ”.
Moi (Binet, ndlr) : “ Ah bon ? Euh, Churchill, t’es sûr ? ” Malek
Boutih : “ Churchill, c’est le mec, il est nul avant la guerre, il fait
rien après, mais de 1938 à 1945, il est là et il assure, et il fait la
guerre. La chance de Hollande, c’est que la crise, c’est une
guerre. On est en guerre ! Hollande, c’est un combattant. C’est tout
sauf un hasard s’il est arrivé là. Ce mec, c’est un guerrier. Ca se voit
qu’à la base c’est plutôt un jouisseur, il aime bien la vie. Eh ben, il
a tout sacrifié. Et il est prêt ”. Wow ! Limite si ça file pas la chair de poule, tout ça…
Sarkozy en prison
Hollande,
machine froide, Hollande, guerrier… ça change de Hollande Bisounours,
hmmm ? Laurent Binet l’avoue, alors qu’il vient de rater l’occasion de
s’entretenir en privé avec le futur président qui l’a invité dans sa
voiture : “ A force de se présidentialiser, il m’intimide, ce con ! ”
L’écrivain rapporte aussi cet épisode, survenu lors de l’enregistrement
de l’émission “ Des paroles et des actes ”. “ Valls, raconte-t-il, a
bataillé pour que (Hollande et Sarkozy) ne se croisent surtout pas. Quand
Sarkozy prend la parole, Hollande a déjà récupéré son manteau dans sa
loge. Il n’a manifestement pas l’intention de rester pour regarder la
prestation de son adversaire, qui vient de commencer. Nicolas Sarkozy, à
l’écran : “ Vous pouvez peut-être dire à M. Hollande de condamner Mme
Aubry quand, aimablement, elle me compare à M. Madoff qui, à ma
connaissance, a cent quatre-vingt trois années de prison… ” François
Hollande, juste avant de partir : “ Mais… tu les auras ! ” ” Pas si mou, on dirait, notre président…
Binet : “ C’est l’inverse de l’image qu’on a eue pendant des mois ”
Et
quel jugement l’écrivain porte au final sur celui qu’il a suivi pendant
près d’un an ? “ Le Nouvel Obs ” lui pose la question : “ Au bout du
compte, Hollande est-il une “ énigme ” ? Un ambitieux obsédé par
Sarkozy ? Quelqu’un qui “ enfume tout le monde ” ? ” —“ Tout ça à la
fois, répond l’auteur. C’est une formidable machine de guerre,
qui était configurée de façon optimale pour atteindre son but. Sous des
abords très simples, il y a sans doute une part de mégalomanie. Beaucoup
pensaient : “ Il croit à son étoile ”. Lui n’employait jamais cette
expression. Il disait : “ Je ne suis pas là par hasard ”… C’est
l’inverse de l’image qu’on a eue pendant des mois, de celle que ses
adversaires ont voulu donner de lui. On a dit que Hollande
n’aimait pas faire de la peine. C’est plutôt qu’il n’aime pas le
conflit. Il a montré depuis l’élection qu’il savait être ingrat, aussi.
Des gens qui l’ont soutenu pendant des années, comme Faouzi Lamdaoui,
ont été déçus. Ce n’est pas de la cruauté, c’est du pragmatisme.
Il a toutes les qualités du politique, avec ce que ça a de
déshumanisant. Il me semble enfin que mon livre donne l’image d’un bon
social-démocrate, ni plus ni moins. Par les temps qui courent, ça n’est
déjà pas si mal ”. C’est vrai, même si c’est un peu décevant, forcément… mais bon, on va pas jouer au Bisounours, nous aussi, hmm.
Hollande mystificateur
Hasard,
coïncidence ? Au détour du dossier — assez passionnant — que “ Le
Point ” consacre aux “ Mystifications de l’Histoire ” (comment Churchill
a mis sur pied “ une armée de fantômes pour détourner les forces
allemandes de Normandie ”, le mensonge de Katyn, etc.), on est tombé sur
un papier intitulé “ Les petits bluffs de nos politiques ”. A
côté de Nicolas Sarkozy, Luc Chatel et Nadine Morano, égratignés pour
avoir bénéficié, lors de leurs déplacements, de “ comités d’accueil
suspects ” composés “ d’ouvriers sélectionnés selon leur petite taille ”
et “ de ménagères prétendument choisies au hasard mais qui émargeaient
aux sections locales de l’UMP ”, il y est question de, devinez qui ?
François Hollande, pardi ! “ Notre président lui-même, note en effet le
mag, n’est pas, en matière de mystification, un néophyte ”. Bon sang, qu’est-ce qu’ils vont nous apprendre là ? Eux aussi, ils vont nous la jouer Hollande double face ?
Hollande derrière “ Caton ”
“ En
1983, explique l’hebdo, un ouvrage, “ De la reconquête ”, caracole en
tête des ventes. Il est signé Caton et derrière ce pseudonyme se cache
un homme de droite qui tape sur les divisions de “ la droite la plus
bête du monde ” et reconnaît la capacité de la gauche à se réconcilier
avec l’économie de marché. Qui se cache derrière Caton ? Le nom de
Raymond Barre circule, mais l’auteur masqué est en réalité un
journaliste de gauche, André Bercoff, qui a répondu à une commande de
Jacques Attali, lui-même sollicité par François Mitterrand. A six mois
des municipales de mars 1983, il s’agit de riposter aux violentes
attaques de la droite. Comme le note Jacques Attali dans son
“ Verbatim ” le 8 septembre 1982, “ François Hollande aidera André pour
les chiffres ”. Le jeune énarque est, avec sa compagne Ségolène Royal,
un des conseillers officieux de la cellule Attali, qui délivre avec
célérité de brèves notes pour Mitterrand. En économie, Bercoff a besoin
d’un soutien que Hollande lui apporte ”. Sacré montage, dis donc…
Hollande “ dans la peau d’un homme de droite ”
Et ce n’est pas tout. “ Le Point ” le précise : “ Le
journaliste est connu et, quand il faut répondre à des interviews
radio, le “ nègre du nègre ” est prié aussi de prêter sa voix à la
radio. (François Hollande) répond depuis son domicile et Bercoff se
souvient qu’il “ a joué sa partition avec une aisance incroyable. Il
s’était mis dans la peau d’un homme de droite. Il en avait tous les
réflexes ”. Confirmation avec les propos radiophoniques de
Caton-Hollande : “ Et ceux qui laissent entendre que nous pouvons,
c’est-à-dire, nous, la droite, revenir au pouvoir dans les mois qui
viennent ou même dans les années qui viennent, se trompent et trompent
les Français. Ce n’est pas parce que Pierre Mauroy est à Cayenne que
nous sommes débarrassés de la gauche… ” Un seul auditeur, comme
le révèle Serge Raffy dans sa biographie de Hollande, devine l’identité
du Caton radiophonique, le fils de Jacques Duquesne, copain de
promotion à l’Ena. Mais le secret ne sera pas éventé et François
Hollande aura donc fait ses débuts médiatiques sous une fausse identité,
celle d’un homme de droite ”. Rigolo, non ? En même temps, troublant,
quoique, finalement, assez prévisible si l'on considère que cela fait
partie du "jeu"… La concomitance de la sortie du livre de Laurent Binet
et de l’article du “ Point ”, le recoupement de leurs conclusions sur la
nature double, ou supposée “ duplice ”, de notre président, laissent
malgré tout un tantinet rêveur… Hollande, après tout, est un politique —
chevronné qui plus est, puisqu’il est parvenu à se hisser au sommet. Il
était peut-être temps de s’en apercevoir.
Sarko : le retour
Et
comme si ces drôles de coïncidences ne suffisaient pas, voilà que
« VSD » nous annonce en grand et en couverture que… Sarkozy revient !
« Retour dans le grand bain », titre le magazine devant une photo en
gros plan de l’ex-président se baignant. Regard acéré, mâchoire en
avant, « l’ex » y paraît plus requin que jamais. On en tremblerait
presque, brrrr… Alors, ça y est, prêt à repartir au combat, Nico ? « L’ex-président, qui avait promis de se retirer de la scène politique, a tenu trois mois »,
commence le news. Mmmh, ça commence bien, dites donc… La suite ? Ben,
y’en a pas ! Sans blague ? Non : rien, juste un rappel de l’intervention
de Sarkozy dans le dossier syrien : « Contrairement à son prédécesseur
gaulliste, qui, retiré des affaires en 2007, n’y intervint plus, note
l'hebdo, Nicolas Sarkozy n’aura donc pas résisté bien longtemps à la
tentation de tacler le nouveau président sur sa passivité supposée face à
la crise syrienne. (…) Du coup, la sortie de Nicolas Sarkozy pose
question sur ses véritables intentions » Et c’est tout ? Bé oui ! Sont
pas gonflés, à « VSD »…
Sarkozy, « conseiller spécial » du roi Mohammed VI
Sont
pas gonflés, en même temps, ils détiennent deux informations qui
méritent d’être relevées. En encadré, le journal indique en effet que
« selon le quotidien arabophone « Akhbar al-Yaoum », l’ancien
président de la République aurait acheté la semaine dernière – le 9 août
précisément – pour 5 millions d’euros, le palais Antarès. Dans cette
luxueuse villa de 1500 mètres carrés, dotée d’un splendide parc arboré
et d’une piscine à débordement, située dans le « triangle d’or » de la
cité ocre, il installerait sa base arrière. Selon le journal de
Casablanca, Nicolas Sarkozy aurait en effet reçu une alléchante
proposition, émanant du palais royal, pour devenir « conseiller spécial
du roi pour les affaires internationales ». Et sa récente prise
de position sur le dossier syrien ne serait que la première traduction
de ce nouveau rôle, visant ainsi à harmoniser, sous l’égide de Mohammed
VI, le point de vue des pays de la Ligue arabe ». Ah, ben, c’est pas
rien, ça, comme nouvelle. Z’auraient peut-être mieux fait de mettre ça
en couverture, hmmm ? D’autant que si l’info est juste, elle ne
corrobore pas, mais alors pas du tout, la théorie du retour. CQFD.
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