dimanche 9 septembre 2012

Vert charia intégrale dehors, mais blanc ou rose-démocratie et droits personnels en dedans ?!

Intéressant article d'Alain Rubin

Mathieu Guidère profite d'un débat sur C' Dans l'Air pour se faire passer pour un spécialiste islamologue.
Durant cette émission il nous sommera de croire que, dans sa phase actuelle, le mouvement vers la démocratie, en Tunisie, passait par le gouvernement d’Ennahda ; qu’il passait par les actions de commandos salafistes ; qu’il passait par les barres de fer ou les matraques des commandos de la charia.

Mais qui est ce M. Guidère ?
Il s'agit d'un certain Moez Kouider qui est tunisien et dont l’emploi salarié, celui dont on ne nous a pas du tout parlé avant, pendant ou après l’émission, consiste à… être le précepteur du fils de l’Emir du Qatar.
Alors Lobbying de la nouvelle classe émergente Qatari, après les différents printemps arabe, pour nous vendre de l'Ennahda "socialo-open" ou prise de position isolée d'un fanatique qui cherche à nous faire croire que la seule option de la Tunisie et du monde arabe post-révolution, vers la démocratie passe par le salafisme ?

A l'Appel on a notre petite idée sur la question !

http://vigilanceliberte.canalblog.com/archives/2012/08/27/24977086.html
 


La dernière émission de « C’dans l’air » était réellement intrigante.

D’un côté, deux tunisiennes, deux militantes des droits des femmes, deux femmes dénonçant, avec conviction et des arguments, le devoiement et la trahison de la « révolution de jasmin » par le salafisme oppresseur des femmes.
De l’autre, deux sociologues ou « islamologues », je ne sais plus très bien. Mais pour l’animateur, c’étaient des « spécialistes », des personnages dont la parole est d’or.

Un des deux hommes, particulièrement hargneux dans ses propos consistant à vouloir réfuter les appréhensions des deux femmes et celles des nombreuses tunisiennes attachées au statut bourguibiste de la femme, en ne voulant pas retourner sous le niqab, n’était autre qu’un de ces gens de « gauche », un de ces citoyens « français » ayant dévoyé ce qu’il leur restait de pseudo-marxisme pour en faire une mélasse intellectuelle destinée à donner des lettres de noblessse à une lâche acceptation de la dhimmisation.

Avec ces « spécialistes », on se serait cru de retour en 1953-56 ou en 1968-70, quand d’autres spécialistes, d’autres sociologues et, ou, pseudos marxistes et leurs « compagnons de route », s’efforçaient de nous faire prendre des vessies pour des lanternes, en nous  expliquant que c’était pour le bien du peuple, pour assurer le triomphe de la classe ouvrière, si les chars avaient été lancés sur les ouvriers grévistes de Berlin-Est, si les chars et le goulag avaient fait son affaire à la révolution des conseils ouvriers en Hongrie, si le printemps de Prague et le socialisme à visage humain avaient donné lieu à l’envahissement de la Tchécoslovaquie, à la répression appelée la normalisation, aux emprisonnements et aux asiles psychiatriques spéciaux, si les mitrailleuses de la « Zomo » avaient fauché plusieurs centaines d’ouvriers grévistes des chantiers navals de la mer baltique, ceux de Szcezccin, Gdansk, Gdinya et Sopot, grévistes et manifestants ouvriers dont les dépouilles seront jetées dans des fosses communes tenues secrètes. En 2012, à « C’dans l’air », on avait seulement remplacé « socialisme réel » et « parti dirigeant le processus d’édification socialiste » par « islamisme » et par « charia ». Mis à part cela, c’était le même cinéma et le même jeu visant à duper le téléspectateur par de mensongères paroles de « spécialistes », peu ou prou liés à un ambitieux système totalitaire.

Le second, un certain Matthieu Guidère, nous parlera, avec un original accent ne fleurant aucune province de France. Vous me direz : est-il fautif de parler avec un accent qui n’est pas français ? Bien sûr que non, mais c’est étonnant, quand on s’appelle ainsi.

Depuis cet après-midi, mon étonnement n’est plus un étonnement

Ce personnage à la parole assurée et autoritaire, cherchera systématiquement à tourner en dérision les deux militantes tunisiennes. On le verra justifier, au nom de la démocratie, la montée du salafisme en Tunisie, ainsi que les actions de terreur et les véritables prises du pouvoir qui se sont produites dans différentes bourgades tunisiennes.
Rien d’inquiétant, « aucune talibanisation, aucune talibanisation, aucune talibanisation« … nous répéta-t-il.
En effet, affirma-t-il avec un aplomb d’homme certain que personne ne viendrait le contredire : la révolution est un processus…
Merci Monsieur Guidère, nous l’ignorions jusqu’à ce que vous nous le révéliez.
L’homme nous révéla le paradoxe salafiste en Tunisie, avec des phrases assénées comme des évidences et des couperets : quelques-unes, sirupeuses, les autres, essentiellement cassantes.

Pour résumer, Matthieu Guidère nous sommera de croire  que, dans sa phase actuelle, le mouvement vers la démocratie, en Tunisie, passait par le gouvernement d’Ennahda ; qu’il passait par les actions de commandos salafistes ; qu’il passait par les barres de fer ou les matraques des commandos de la charia.
Tout ce joli monde là, les groupes armés salafistes et le ministère Ennahda, ne ferait que de la politique, rien d’autre que de la politique. Et quand on fait de la politique, on dit une chose dans l’opposition et on en fait une autre quand on gouverne… c’est bien connu.

Pour ce qui concerne Ennahda, il serait à la dictature salafiste, au totalitarisme de la charia, ce que François Mitterand  et Normal,  son actuel avatar élyséen, furent et sont au socialisme, (le socialisme au sens de la rupture avec le capitalisme ou de mesures effectives et énergiques pour lutter sérieusement contre les faux frais de l’accumulation du capital).
Bref, Ennahda promettrait la charia intégrale ; ce serait effectivement son programme proclamé et partout affiché, mais ce ne serait qu’un programme attrape-électeur, un programme avant exercice du pouvoir, rien d’autre. Par conséquent, Ennahda et ses marges n’auraient rien d’inquiétant. Il faudrait être des féministes excités ou des ennemis de l’islam pour s’inquiéter.

Comme deux convives devisant, les deux hommes se passeront les arguments et les commentaires mutuellement élogieux destinés à déstabiliser et déconsidérer les deux militantes tunisiennes des droits des femmes.

Je disais, qu’un détail de « C’dans l’air » m’avait intrigué

Je ne le suis plus, intrigué. En effet, rien d’intriguant, rien de curieux, quant à l’assaut donné aux deux tunisiennes par Monsieur… Mattthieu Guidère. En vérité, ce Monsieur Guidère ne s’appelle pas Guidère, et il ne se prénomme pas non plus Matthieu, mais se prénomme Moez, et se nomme Kouider.
Et Moez Kouider, c’est un tunisien ; c’est un citoyen tunisien, dont l’emploi salarié, celui dont on ne nous a pas du tout parlé avant, pendant ou après l’émission, consiste à… être le précepteur du fils de l’Emir du Qatar.

Précepteur du fils de l’Emir du Qatar ? Ce ne serait pas un peu être fonctionnaire de la nouvelle classe dirigeante en émergence, ça ?..

Et il est efficace, dans l’action de conseils éclairés pour le progrès de la démocratie et pour le regret de la dictature moyen-âgeuse de la charia, le Monsieur le Précepteur du fils de l’Emir du Qatar.
Vous en voulez une preuve, une preuve irréfragable, une preuve qui va vous éclairer et vous rassurer immédiatement et définitivement ?
La sœur du jeune homme, dont Moez Kouider est le précepteur, a réalisé un film. Il s’agit des préparatifs d’un mariage au Qatar. Ce sont des femmes qataris, des membres de la gentry bédouine, qui sont filmées par la sœur, fille de l’Emir.
Ces femmes, épouses ou futures épouses de membres de la nouvelle classe dirigeante, sont filmées non voilées. Révolutionnaire, extraordinaire progrès de la démocratie et des droits de la femme au Qatar, vous direz-vous.
Sauf qu’il y a comme une c… dans le potage servi par madame ou mademoiselle la sœur du fils de l’Emir, dont Monsieur Kouider Moez alias Guidère Matthieu est le salarié : Le film est en effet programmé pour passer dans un musée néo-zélandais. Jusque là, l’affaire semble n’avoir aucun rapport avec l’émission « C’dans l’air » et avec la charge de « Matthieu Moez Guidère-Kouider » contre les deux militantes féministes tunisiennes.

Maintenant vous allez comprendre ce qui est plus qu’une étrange coïncidence, me semble-t-il

La fille de cet Emir, Emir qui emploie l’homme voulant nous faire prendre Ennahda pour un des radicaux-socialistes de l’islamisme : vert charia intégrale dehors, mais blanc ou rose-démocratie et droits personnels en dedans- a exigé de la direction du musée néo-zélandais qui va montrer son film, qu’elle en interdise la projection devant des hommes.
Moderne, le Qatar et ses élites ayant des précepteurs venant donner des conseils éclairés de lutte démocratique : ils exigent que leurs « convictions », fondées sur la ségrégation et l’inégalité des sexes, soient exportées et universalisées.

En Nouvelle Zélande, le cheval de Troie de cette contre-révolution -que ces messieurs les spécialistes invités à « C’dans l’air » veulent nous faire prendre pour la seule véritable marche vers la démocratie en Tunisie et ailleurs : un banal reportage sur un mariage, chez une jeune femme de l’élite qatari.

En France, par la grâce de « C’dans l’air », une singulière coalition s’est officiellement constituée, sous nos yeux, entre une sorte de fonctionnaire de l’Emir du Qatar et une espèce de pseudo-intellectuel de la Mitterrando-hollandie. L’objectif affiché de la coalition : discréditer de courageuses Tunisiennes luttant, pied à pied, pour la préservation des acquis démocratiques du mouvement d’émancipation nationale, plus particulièrement ce qui dans le mouvement national démocratique tunisien concernait le statut de la femme et ses libertés personnelles.

Alain Rubin

PS. L’actualité n’est pas gentille. Elle vient démentir, de A à Z, la construction de ce brave bougre de Guidère-Kouider, selon qui, la marche vers la démocratie en Tunisie s’effectuera à coup sûr, moyennant quelques décennies de transition salafiste.
C’est ainsi qu’une chaïne TV libanaise, Al-Mayadine, nous livre aujourd’hui un reportage avec quelques interviews de Salafistes tunisiens.
On apprend ainsi, qu’un groupe armé, le « Front al Nusra », formé de salafistes jordaniens, irakiens et tunisiens, flanqués d’autres salafistes djihadistes venus de différents pays-, combat en Syrie pour renverser le régime baathiste afin, disent-ils, je les cite : « (nous cherchons) à instaurer la charia sur le sol syrien ». Ces salafistes combattant en Syrie seraient à l’origine des attentats de janvier et mars 2012 à Damas.
Selon la chaîne libanaise, ces hommes passent par la Lybie, avant de se retrouver, via la Turquie, à combattre à Alep et à Damas et sa banlieue.
En Lybie, on les prépare aux opérations de guerre dans deux camps d’entraînement, l’un à Misurata et l’autre à Benghazy.
Les salafistes tunisiens et Ennahda ? des démocrates, rien que des démocrates, j’vous dis ; des sortes de radicaux-socialistes, -variété nord-africaine-, comme il a expliqué, le précepteur du fils de l’Emir du Qatar… Au fait, Belhadj et les salafistes combattants lybiens, c’était pas le Qatar qui les finançait ??

http://ripostelaique.com/matthieu-moez-guidere-kouider-specialiste-de-lislam-eduque-le-fils-de-lemir-du-qatar.html
 

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