lundi 8 octobre 2012

Congrès UMP: humanistes et libéraux lancent leur motion

 

Animateurs : Jean-Pierre Raffarin et Luc Chatel
Parrainages : 101 parlementaires
Première par le nombre de parrainages, cette motion réunit le gros des troupes centristes et libérales de l'UMP, auxquelles se sont joints plusieurs électrons libres, comme Hervé Mariton et Claude Goasguen. Elle comprend beaucoup des soutiens de Jean-François Copé dans la course à la présidence de l'UMP, dont ses deux lieutenants Luc Chatel et Michèle Tabarot. Ce qui n'a pas empêché plusieurs fillonistes de se retrouver parmi les cosignataires, tels Jean Leonetti et Dominique Bussereau. Assouplissement du Code du travail, solidarité d'intérêt général, décentralisation en France et Europe fédérale figurent parmi leurs propositions. Selon OpinionWay, les «progressistes» de centre droit représentent 24 % des sympathisants de l'UMP et les libéraux, 21 %.


              Jean-Pierre Raffarin <i>(ici en février au Figaro)</i> a présenté une motion cosignée par 87 députés et sénateurs.

En vue du congrès de son parti le 18 novembre, Jean-Pierre Raffarin veut créer un mouvement pérenne autour de « l'humanisme social, libéral et européen ».

 

Pas peu fier de son affaire, Jean-Pierre Raffarin a présenté mercredi à l'Assemblée nationale son dernier bébé: une motion en vue du congrès de l'UMP du 18 novembre, dont il partage la paternité avec Luc Chatel, Jean Leonetti, Hervé Mariton, Marc-Philippe Daubresse, mais aussi Philippe Cochet, Michel Herbillon, Bernard Deflesselles, Dominique Bussereau, Henri de Raincourt, Dominique Dord, Claude Goasguen, Marc Laffineur, Alain Lamassoure, Axel Poniatowski, Franck Riester… Une liste de 87 députés et sénateurs qui se revendiquent de «l'humanisme social, libéral et européen», soit déjà près d'un tiers de la représentation parlementaire de l'UMP. «Et la liste n'est pas complète!», prévient Hervé Novelli qui estime pouvoir passer la barre des cent signataires.

L'enjeu est d'importance, selon Raffarin: «c'est la première fois que les militants vont voter sur l'organisation de l'UMP en mouvements alors que c'est inscrit dans nos statuts depuis la création en 2002». Le 18 novembre, les militants de l'UMP sont ainsi appelés à élire leur président mais aussi à apporter leur voix à des motions qui, si elles réunissent au moins 10 % des suffrages, seront instituées en mouvement. 

À la clef, une dotation qui permet aux mouvements de s'administrer «librement» et l'assurance d'avoir des représentants au bureau politique, instance dirigeante du parti. Et plus encore: «la pérennité», savoure Jean-Pierre Raffarin. «Dans trois ans, il y aura un nouveau congrès pour élire un nouveau président de l'UMP, souligne le sénateur de la Vienne. Les mouvements, eux, sont pérennes.»

 

«Être œcuméniques»

 

L'ambition des signataires de la motion Humaniste ne s'arrête pas là: ils souhaitent devenir le premier mouvement de l'UMP, «peut-être pas majoritaire, mais le plus important, le pôle central», confirme le radical Jean Leonetti. «Cela nous permettra de défendre nos idées quel que soit le prochain président de l'UMP», explique à ses côtés Luc Chatel. La précision a son importance quand on sait que Jean Leonetti soutient François Fillon pour la présidence de l'UMP et que Luc Chatel est le numéro 2 du ticket présenté par Jean-François Copé. «Nous souhaitons être œcuméniques», ajoute Chatel. «Cette motion a pour but d'apaiser le débat pour la présidence de l'UMP», glisse à son tour Leonetti.

Le texte, dans lequel les signataires prônent «la suppression des 35 heures», «la baisse des charges sociales», la distinction entre «assistanat et solidarité», la promotion de la ruralité, la maîtrise de l'immigration ou l'importance de la famille, remplit exactement sa mission: ratisser le plus largement possible dans les rangs de l'UMP. «Ce n'est pas une motion à l'eau tiède», se défend Jean Leonetti. 

«Chacun a apporté sa pierre à l'édifice», précise Hervé Mariton, qui a décidé de fusionner sa propre motion avec celle des Humanistes et libéraux. Les signataires en veulent pour preuve le volet européen de leur motion qui comprend la promotion d'une «Europe fédérée» et milite en faveur de «l'intégration ­franco-allemande».

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