lundi 10 septembre 2012

Hollande et Ayrault sont aussi interchangeables !

Quand un hypo-président choisit un hypo-ministre, on obtient à l'arrivée un tandem dégoulinant à souhait d'indécision et de mollesse...

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/619356-crise-a-matignon-francois-hollande-devrait-remplacer-jean-marc-ayrault.html

Les pachydermes seraient-ils en train de nous préparer l'arrivée de Martine ?
Un plan B au bout de 100 jours seulement ?
Vraiment, Flamby 1er n'aura jamais rien vu venir en politique (la crise, les tweets, DSK, l'investiture aux primaires, Ségo au second tour, Jospin juste au 1er...) !

Espérons pour la France que la fonction présidentielle retrouvera son lustre passé ou, qu'à défaut, la Nation redevenue clairvoyante réclamera la destitution de Normal 1er, conformément à l'article 68 de la Constitution.
 


Crise à Matignon : François Hollande devrait remplacer Jean-Marc Ayrault

 
Le président de la République va devoir reprendre la main sur TF1 devant les Français. Ses ministres s'écharpent devant les caméras et les micros, la crise durcit et son Premier ministre ne réagit pas. Notre chroniqueur Thierry de Cabarrus s'interroge quant à l'éventuel remplacement de Jean-Marc Ayrault.
 
Les commentateurs semblent confondre la cause et ses effets. François Hollande n'est pas en voie de "sarkoïsation", il n'est évidemment pas tenté par une hyper-présidence qu'il a toujours dénoncée, notamment lors de sa célèbre anaphore, pendant le débat présidentiel. Ce n'est ni sa nature, ni sa conception de sa mission à l'Élysée.

Cependant, confronté à un "hypo-premier ministre", pour reprendre en la détournant sur Matignon la formule de Nadine Morano qui visait l'Élysée, il lui faut bien à tout prix reprendre la main, et rassurer les Français.

Et ce n'est pas l'intervention de Jean-Marc Ayrault, hier sur BFM-TV, notamment son deuxième rappel à l'ordre aux ministres bagarreurs qui l'aura convaincu. Il suffit de lire la presse de droite qui s'en donne à cœur joie pour dénoncer son "manque d'autorité". Or, comment confirmer qu'il y a bien un pilote dans l'avion du gouvernement sinon en montant à bord ? C'est ce que fera François Hollande en se rendant sur TF1 le 9 septembre prochain pour y être interviewé par Claire Chazal.

Ayrault et Hollande se ressemblent trop

Le chef de l'État ne le dira jamais ouvertement, cependant Jean-Marc Aurault a dû le décevoir. Il comptait sur lui pour pouvoir rester au dessus de la mêlée et il découvre que, par gros temps, son Premier ministre s'avère non seulement incapable de mettre de l'ordre dans son gouvernement mais aussi de prouver aux Français qu'il fait le job en respectant le cap fixé par le président.

Dans un précédent billet, j'avais exprimé quelques doutes sur le caractère de l'ancien député-maire de Nantes qui, à mes yeux, manquait de quelques unes des qualités indispensables à tout locataire de Matignon : le charisme d'abord, l'autorité ensuite, le goût pour la communication enfin.

Il me semblait que, sous la Vème République, les deux personnalités du président et de son Premier ministre devaient être complémentaires et qu'en aucun cas leur caractère devait se ressembler au point d'en faire des frères siamois. Sans pour autant être différents jusqu'à la caricature comme le précédent tandem composé de Sarkozy et de son "collaborateur" Fillon.

Si François Hollande se compare volontiers à Georges Pompidou, il devrait s'inspirer de ce dernier qui, lorsqu'il était à l'Élysée, avait choisi tour à tour deux personnalités opposées à la sienne : l'étincelant Jacques Chaban-Delmas puis l'ancien parachutiste et ministre des Armées du général de Gaulle Pierre Messmer.

Des ministres à forte personnalité

Or, le peu de goût que semble avoir Jean-Marc Ayrault pour communiquer et pour taper sur la table quand la situation l'exige, et quand ses ministres refusent de se taire, entraîne une impression insupportable de cacophonie au sein du gouvernement.

La bagarre entre Aurélie Philipetti et Jérome Cahuzac a été le feuilleton de l'été et voilà que depuis la rentrée, on a droit à un combat de boxe entre Arnaud Montebourg et Pierre Moscovici . Et que fait Jean-Marc Ayrault pour ramener de l'ordre ? Rien de vraiment spectaculaire... D'abord parce qu'il n'aime pas en rajouter, ensuite peut-être aussi parce qu'il a affaire à des personnalités très fortes et difficilement gérables.

Quand Manuel Valls semble impose la politique du gouvernement sur les Roms, quand Vincent Peillon prend la parole de sa propre autorité sur les rythmes scolaires, on a le sentiment qu'Ayrault court derrière ses ministres.

Il faut dire que la plupart se sentent "plus légitimes" que lui pour s'être impliqués davantage dans la campagne présidentielle, et pour avoir été "au cœur du réacteur" qui a conduit Hollande au pouvoir, selon le mot de Laurent Joffrin ce lundi matin sur France Info.

Une crise très grave et des alliés difficiles

Autre difficulté pour le Premier ministre : la crise s'est accélérée durant l'été, le cap symbolique des 3 millions de chômeurs a été franchi, et le président comme le gouvernement ont laissé l'impression désagréable qu'il se mettaient au vert pendant 15 jours et au pire moment. La preuve, c'est que Jean-Marc Ayrault est revenu sur cet été pour dire hier que le gouvernement n'avait pas chômé.

Mais la cacophonie ne règne pas seulement au sein du gouvernement. Le Premier ministre semble également avoir les pires difficultés à faire rentrer dans le rang Jean-Luc Mélenchon. Ce dernier ne se prive pas d'attaquer frontalement le président Hollande, preuve que le locataire de Matignon ne joue pas son rôle de fusible. Même incapacité à faire taire les écologistes sur le sujet du nucléaire.

Et que dire de l'opposition de droite qui, à la faveur des fameux "cent jours", tire à boulets rouges sur le président socialiste ? Il y a bien sûr les traditionnels snipers de l'UMP, les Morano et autres Jean-François Copé ou Christian Estrosi en campagne, mais voilà que François Fillon lui aussi force sa nature prudente pour dénoncer la politique étrangère de François Hollande et... son manque de courage !

C'est un signe, et la preuve que François Hollande est bel et bien à terrain découvert en permanence, et qu'il ne bénéficie d'aucune protection de son premier ministre.

Martine Aubry, disponible pour Matignon

Face à une telle impuissance, la question n'est sans doute pas : "Vais-je garder Jean-Marc Ayrault à son poste ?" mais plus sûrement : "Quand vais-je pouvoir le débarquer ?" sans pour autant provoquer de séisme politique.

On se souvient qu'en 1992, François Mitterrand s'est séparé d'Edith Cresson après moins d'un an passé à Matignon, et qu'il n'a laissé Pierre Mauroy en place que trois ans dans un mandat présidentiel de sept ans.

Ce ne serait pas un reniement pour François Hollande de constater que, décidément, Jean-Marc Ayrault n'est pas forcément le meilleur pour le poste et d'en tirer les conclusions.

D'autant qu'une personnalité politique sera disponible dès la fin de l'année : Martine Aubry rendra, en principe, les clés du Parti socialiste et doit désigner cette semaine celui qui va lui succéder.

Or, la première secrétaire a démontré qu'elle avait soldé le passé de la primaire socialiste et qu'elle était loyale à l'égard du président. Elle l'a aussi prouvé en créant les conditions de la victoire et en réunifiant le parti qu'elle avait l'étoffe et l'autorité nécessaire pour ramener de l'ordre dans le gouvernement.

Le moment n'est certes pas venu, mais il n'est pas impossible que cette idée-là fasse actuellement son chemin dans la tête du chef de l'État.
 

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