mardi 11 septembre 2012

Les ventes de la presse magazine s'essoufflent


Et ce n'est pas avec la "Une" à sensation de libé que les annonceurs (pour certains, détenus par des pov'cons de riches) vont se bousculer au portillon des magazines  !
 
           

 
En dépit d'une riche actualité politique, la diffusion des news magazines recule de 1,4 % sur un an. La presse télé, qui pèse 40 % du marché, chute de 3,5 %, les people de 7,1 %, selon l'OJD.
La presse magazine a le blues. Alors que les quotidiens d'information nationaux ont tiré profit de la riche actualité du mois de juin dernier, entre élections législatives et Euro de football, avec une diffusion France payée en hausse de 4,4 %, les premiers chiffres communiqués par les éditeurs de magazines à l'OJD révèlent des ventes en berne. Selon les déclarations déposées par les grands titres hebdomadaires auprès de l'organe de contrôle de la presse, seuls cinq d'entre eux sur une quarantaine affichent une croissance positive au premier semestre 2012. C'est le cas notamment des Inrockuptibles (+ 8,7 %), propriété de Matthieu Pigasse, Grazia (+ 3,6 %), édité par Mondadori France, ou de Madame Figaro (+ 1,8 %) du groupe Figaro.

Sur une année glissante, c'est-à-dire sur la période allant de juillet 2011 à juin 2012, le premier bilan de l'OJD n'est guère plus favorable. La famille des news magazines cède ainsi dans son ensemble - 1,4 % sur un an. Courrier international (groupe Le Monde) enregistre le plus fort recul sur 2011-2012, à - 6,4 %.

Meilleure résistance des féminins

Le leader de la famille, Le Nouvel Observateur, cède également - 0,4 %, à 501  131 exemplaires de diffusion France payée. Le Point perd 0,9 %. Seul leur concurrent L'Express tire son épingle du jeu, avec une légère progression (+ 0,6 %). Les pictures magazines ne sont pas mieux lotis: Paris Match et VSD reculent tous les deux de 2,1 %.

Ce sont, une fois de plus, les magazines people qui paient le plus lourd tribut. Cette famille de presse chute de 7,1 % sur une année glissante, après une année 2011 déjà très maussade (- 4,6 %). Public, l'hebdomadaire du groupe Lagardère, affiche la plus forte dégringolade, à - 15,7 %, suivi de son rival du groupe Mondadori Closer (- 9,9 %), qui se maintient toutefois en tête des ventes avec 389 042 exemplaires. Voici (- 4 %) et Gala (- 5,3 %), deux titres emblématiques du groupe Prisma Média, limitent davantage la casse.

En revanche, l'évolution des ventes des hebdos féminins se situe dans la continuité de l'année 2011 (- 2 %). Sur la période 2011-2012, leur diffusion est en retrait de 2,1 %. Hormis Be (- 10 %), dont Lagardère a annoncé fin juin abandonner le rythme hebdomadaire pour devenir mensuel, ce sont les magazines de mode - Madame Figaro (+ 4,3 %), leader avec 453 694 exemplaires, Grazia (+ 2,9 %) et Elle (+ 0,3 %) - qui résistent le mieux sur un an. Dans le même temps, les titres généralistes à fort tirage souffrent: Femme Actuelle (872 650 exemplaires) de Prisma Média abandonne - 4,1 % et Maxi (422.547 exemplaires), des éditions Bauer, - 5,6  %.

Famille qui influence lourdement la santé des magazines - elle représente à elle seule 40 % de la diffusion -, la presse télévision s'affaiblit encore. Ses ventes totales chutent de 3,5 % sur la période 2011-2012 par rapport à 2010-2011. Les plus fortes baisses touchent Télé Poche (- 6 %), TV Grandes chaînes (- 5,5 %), et Télé Z (- 5,5 %).

La situation tendue de la presse magazine, aussi affectée par la dépression publicitaire, ne semble pas appelée à s'améliorer. Selon le cabinet Xerfi-Precepta, qui a publié hier une étude sur ce média, le marché des magazines reviendrait en 2015 à son niveau de 1990. Leur chiffre d'affaires total devrait reculer de 4,7 % en 2012.

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