Gouverner c'est choisir !
Avec de tels "amis", pas besoin d'ennemis... Les économistes néo-keynésiens de l'OFCE n'ont pas seulement évalué le programme économique et social mis en œuvre depuis le 6 mai par François Hollande, ils ont également passé au crible onze de ses mesures phares comme le contrat de génération, les emplois d'avenir, le coup de pouce au smic ou la suppression de la défiscalisation des heures sup.
Leur conclusion générale est sans appel : François Hollande ne pourra pas revenir à l'équilibre des finances publiques en 2017 tout en luttant contre le chômage !!!
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/07/26/20002-20120726ARTFIG00629-finances-publiques-ou-emploi-ayrault-devra-choisir.php
Les reniements, c'est demain ?
Finances publiques ou emploi, Ayrault devra choisir
«Gouverner, c'est choisir», avait rappelé le 3 juin 1953 Pierre Mendès France lors de son discours de politique générale. Jean-Marc Ayrault, son lointain successeur à Matignon, ne va pas tarder à s'en rendre compte. D'après les prévisions de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le premier ministre ne pourra pas ramener à la fin du quinquennat le déficit budgétaire à zéro en baissant dans le même temps le chômage. «Il va devoir choisir entre ces deux objectifs inconciliables à moyen terme», tranche Éric Heyer, le directeur adjoint du département analyse et prévision.
Si le gouvernement maintient sa politique d'austérité - hausse importante de la fiscalité, déjà en cours, et probable baisse drastique des dépenses publiques - pour équilibrer les finances publiques en 2017, le chômage terminera le quinquennat à un taux de 10,9 %, estime l'OFCE. Soit 1,3 point de plus que son niveau actuel, le pic (11,1 %) étant atteint en milieu de mandat. La croissance finira aux alentours de 1,8 % du PIB par an, et 44.000 emplois marchands seront détruits sur la période.
1,7 % de déficit en 2017
L'organisme, pourtant catalogué à gauche, suggère à François Hollande et Jean-Marc Ayrault un scénario alternatif à celui mis en œuvre. En coordination avec les pays de la zone euro, la France devra mettre fin à sa politique d'austérité dès que son déficit structurel - le solde des finances publiques qui ne tient pas compte des aléas de la conjoncture - atteindra 0,5 % du PIB. Dans cette hypothèse, le déficit public ne sera pas nul en 2017 mais s'envolera à 1,7 % du PIB, la dette atteindra 87 % et le chômage reculera à 9 %, soit une baisse de 0,6 point par rapport au début du quinquennat. Quant à la croissance du PIB, elle dépassera 2 % dès 2015 et permettra de créer 183.000 emplois sur la période.Ce scénario alternatif n'éviterait pas une nouvelle saignée dans l'industrie mais il limiterait l'hémorragie à - 262.200 sur cinq ans. «Le changement de stratégie permettrait de sauvegarder 70.000 emplois industriels à l'horizon 2017 et de créer 169 000 emplois supplémentaires dans le secteur des services», martèle Éric Heyer. Soit, au final, «de sauvegarder ou créer près de 230.000 emplois en cinq ans, et de faire baisser le chômage de 205.000 personnes pour un coût quasi nul sur la dette publique.» Avec des amis comme les économistes keynésiens de l'OFCE, François Hollande et Jean-Marc Ayrault n'ont pas besoin d'ennemis.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire